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Mort de Nahel : Emmanuel Macron dénonce "des scènes de violences injustifiables" après les tensions de la nuit

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  • France Bleu

De nombreuses tensions ont à nouveau éclaté, dans la nuit de mercredi à jeudi, en région parisienne mais aussi à Lille, Lyon, Toulouse, Tours ou encore Amiens. Elles font suite à la mort de Nahel, 17 ans, tué par un tir de police à Nanterre. 159 personnes ont été interpellées.

Un véhicule incendié à Nanterre, en réaction à la mort de Nahel. Un véhicule incendié à Nanterre, en réaction à la mort de Nahel.
Un véhicule incendié à Nanterre, en réaction à la mort de Nahel. © AFP - Geoffroy Van der Hasselt

Pour la deuxième nuit d'affilée, des heurts ont éclaté dans de nombreuses villes de France, en réaction à la mort de Nahel, 17 ans, tué lors d'un contrôle de police à Nanterre. Déjà théâtre d'affrontements entre habitants et forces de l'ordre, la ville a été le cadre de nouvelles scènes de violences : plus d'une dizaine de voitures et des poubelles ont été incendiées. Dans son quartier, la cité Pablo Picasso, aux jets de pavés ont répondu des tirs de gaz lacrymogènes.

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Emmanuel Macron a convoqué dans la matinée une cellule interministérielle de crise en présence d'Elisabeth Borne, de Gérald Darmanin, d'Eric Dupond-Moretti, et du ministre de la Ville Olivier Klein. " Les dernières heures ont été marquées (...) par des scènes de violences injustifiables ", a déclaré le chef de l'État. " Les prochaines heures doivent conduire au recueillement et au respect ", a ajouté le président. La Première ministre Elisabeth Borne a annulé son déplacement prévu en Vendée ce jeudi.

Une marche blanche est prévue à 14h00 à Nanterre, à l'appel de la famille du jeune conducteur.

Des tensions dans de nombreux quartiers d'Île-de-France

Outre Nanterre, des échauffourées ont également éclaté à Paris et en petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-d'Oise et Val-de-Marne) dans la nuit de mercredi à jeudi. À Garges-Lès-Gonesse (Val d'Oise), la mairie a été incendiée aux alentours d'1h30 du matin selon un journaliste de France Inter sur place. L'intérieur du bâtiment au niveau du rez-de-chaussée est détruit. Le maire de la commune, Benoît Jimenez, s'est dit abasourdi par la situation.

Dans les Hauts-de-Seine, 32 personnes ont été interpellées dans la nuit, a appris France Bleu Paris. Des violences ont éclaté à Issy-les-Moulineaux, Meudon et Boulogne-Billancourt, où du mobilier urbain a été incendié a constaté un journaliste de franceinfo.

Des incidents sont aussi survenus à Argenteuil (Val-d'Oise), avec des tirs de mortier et des feux de poubelle, a appris franceinfo de source policière. À Montreuil (Seine-Saint-Denis), des tirs de mortier d'artifice ont été lancés sur la mairie, a constaté une journaliste de l'Agence Radio France. Un bus a été incendié à Viry-Châtillon (Essonne), indique le maire de la ville à France Bleu Paris.

Par ailleurs, la RATP a annoncé à France Bleu Paris "adapter" son offre de transport toute la soirée de ce mercredi. Certaines lignes de bus n'iront pas jusqu'à leur terminus, d'autres arrêts ne sont pas desservis. Des lignes ne sont pas exploitées "mais c'est en constante évolution", selon la RATP.

Toujours en région parisienne, l'AFP rapporte de source policière que le poste de sécurité de l'entrée de la prison de Fresnes (Val-de-Marne) a été attaqué au mortier d'artifice. À Clamart (Hauts-de-Seine), une rame de tramway a été incendiée selon l'AFP.

De nombreuses tensions en région

À Toulouse, le dernier bilan communiqué par la préfecture à France Bleu Occitanie fait état de 13 interpellations et 20 véhicules brûlés. Il n'y a aucun blessé, en revanche en début de soirée mercredi, des feux de poubelles ont provoqué un nuage de fumée dense, visible depuis le centre-ville. "Laisser prise à la violence et attiser les colères ne permettra jamais de faire apparaître la vérité ", a commenté le maire, Jean-Luc Moudenc.

À Nice, des échauffourées ont également eu lieu, ainsi que des feux de poubelles et des tirs de mortier. Le maire de la ville, Christian Estrosi, a condamné des tirs de mortier qui ont visé le commissariat Saint-Augustin, dans le quartier des Moulins. Toujours sur les réseaux sociaux, l'ex-président du conseil départemental, Eric Ciotti, a évoqué une autre attaque contre un commissariat, cette fois dans le quartier de l'Ariane.

Dans le Nord aussi, la tension a été vive. À Lille, Roubaix, Mons-en-Baroeul et Valenciennes, des centaines de feux de poubelles ont été recensés. La mairie de Mons-en-Baroeul a été incendiée, de même qu'un magasin Lidl à Wattrelos et une école à Tourcoing. Dans les rues de Lille, des barricades ont été dressées.

En Picardie, des tensions ont été recensées dans plusieurs quartiers d'Amiens, notamment dans le quartier d'Etouvie où une médiathèque, en cours de construction, a été incendiée, selon les informations de France Bleu Picardie. La mairie d'Amiens-Nord a été prise pour cible. Le réseau de bus d'Amiens a décidé de suspendre jusqu'à nouvel ordre la circulation dans trois quartiers jugés sensibles.

Des incidents ont éclaté dans de nombreuses villes de Normandie. Dans l'agglomération caennaise, au moins sept voitures ont été incendiées, indique France Bleu Normandie. Les policiers ont aussi été visés par des tirs de mortiers d’artifice, mais aucun fonctionnaire n’a été blessé selon les premières informations communiquées ce matin. Dans l’Orne, des voitures ont aussi été détruites par des incendies volontaires.

La Lorraine n'a pas été épargnée. En Moselle, les pompiers ont dû intervenir à Metz, Thionville, Forbach, Fameck, Uckange, Florange, Sarrebourg... D'après France Bleu Lorraine Nord, ils ont essuyé des tirs de mortier, de même que les policiers mais aucun blessé n'est à déplorer.

Des tensions avec les pompiers et les représentants des forces de l'ordre ont éclaté en Meurthe-et-Moselle, notamment à Vandœuvre-lès-Nancy et Mont-Saint-Martin, indique France Bleu Sud Lorraine. La bibliothèque de Mont-Saint-Martin a été incendiée, l'école maternelle a subi des dégradations et plusieurs véhicules ont été incendiés. À Vandoeuvre, des policiers ont également été visés par des tirs de mortiers d'artifice, selon la préfecture.

À Nancy, dans le quartier du Haut-du-Lièvre, des tensions ont éclaté, le bâtiment qui jouxte le poste de police a subi des dégradations, avec un départ de feu.

À Strasbourg, de nombreux véhicules ont été incendiés selon France Bleu Alsace. Le syndicat de police Alliance fait état d'une soixantaine de voitures brûlées à Strasbourg et dans les environs.

À Dijon, les autorités ont fait état de containers de poubelles incendiés et de tirs de fusées d'artifice. Un véhicule a été incendié et deux autres ont été endommagés, rapporte France Bleu Bourgogne. D’après la préfecture, de nombreux tirs de mortiers ont visé la police et les pompiers. Ces affrontements ont provoqué des blessures légères pour neuf policiers, surtout des acouphènes. Une personne a été interpellée.

À Clermont-Ferrand, la préfecture évoque un guet-apens tendu aux pompiers. Appelés pour un feu dans un local poubelles, ils ont été accueillis par des tirs de mortier. Des lacrymogènes et des LBD ont été utilisés comme riposte.

À Tours, des violences ont éclaté dans plusieurs quartiers de la ville, rapporte France Bleu Touraine. Les pompiers ont dû intervenir pour des feux de poubelles et de haies. Plusieurs véhicules ont également été incendiés.

Quelques incidents également au Mans rapporte France Bleu Maine. Des poubelles et deux voitures ont été incendiées selon la préfecture de la Sarthe.

À Lyon et dans les communes de l'agglomération (Vénissieux, Bron, Villeurbanne, Vaulx-en-Velin), les forces de l'ordre ont été visées par des mortiers d'artifice. À Saint-Etienne, comme à Rennes, des incidents ont éclaté en marge de rassemblements organisés initialement en soutien au mouvement écologiste récemment dissous les Soulèvements de la Terre.

À Belfort, des poubelles et des voitures ont été incendiées dans les quartiers des Résidences et des Glacis, indique France Bleu Belfort-Montbéliard. Les pompiers précisent qu'il n'y a eu aucun incident lors de leur intervention. Le calme est revenu aux alentours de 4 heures du matin.

En Bretagne, des incidents ont eu lieu à Brest dans plusieurs lieux de la ville après la mort de Nahel. Une cinquantaine de jeunes ont allumé des incendies dans plusieurs quartiers selon la préfecture du Finistère, l'un s'est propagé à un commerce, rapporte France Bleu Breizh Izel.

En Mayenne, la ville de la Laval a été le théâtre de tensions dans la nuit. Selon France Bleu Mayenne, plusieurs bâtiments, dont un restaurant McDonald's ont été incendiés. Des véhicules et des poubelles ont été également été détruits par le feu.

159 interpellations dans la nuit

159 personnes ont été interpellées dans la nuit partout en France, a appris franceinfo de source proche du dossier. Parmi ces personnes, 87 ont été interpellées à Paris et en proche banlieue (zone préfecture de police de Paris).

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a apporté son "soutien aux policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers qui font face avec courage" à ces violences. "Honte à ceux qui n'ont pas appelé au calme", a-t-il ajouté.

Invité de France Inter jeudi matin, Camille Chaize, porte-parole du ministère de l'Intérieur, a déclaré : "Il va falloir nous réadapter et peut-être faire venir davantage de forces mobiles en renfort la nuit prochaine". Dans la nuit, "plus de 2.000 policiers et gendarmes ont été mobilisés" rien qu'en Île-de-France. Le ministère de l'Intérieur redoute que de nouveaux incidents surviennent la nuit prochaine. Sa porte-parole estime ainsi qu'il "faut revoir certains des dispositifs" des forces de l'ordre, d'autant que ce sont surtout "des petits groupes" qui ont agi "de manière disparate".

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