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Entreprise

L'allemand Siemens va faire une offre à Alstom

François Hollande et Arnaud Montebourg veulent que le groupe industriel français prenne son temps pour étudier les dossiers de reprise de l'Américain GE et de l'Allemand Siemens.
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François Hollande
François Hollande, dans une usine d'Alstom, au Creusot, en décembre 2011.
CHESNOT/SIPA

Le conglomérat industriel allemand Siemens a annoncé mardi 29 avril qu'il avait décidé de faire une offre d'achat sur Alstom, convoité aussi par General Electric, alors que Paris s'inquiète fortement de l'avenir d'un des plus grands groupes industriels français.

"La direction et le conseil d'administration de Siemens ont décidé mardi de faire une offre à Alstom", selon un bref communiqué du groupe allemand diffusé en fin d'après-midi. Mais "le prérequis (...) est qu'Alstom donne à Siemens accès aux comptes de l'entreprise et lui accorde l'autorisation de s'entretenir avec sa direction pendant une période de quatre semaines", est-il précisé. En attendant, Siemens ne veut pas livrer davantage de détails.

Juste avant cette annonce, le ministre français de l'Economie, Arnaud Montebourg, avait affirmé à l'Assemblée nationale qu'une offre était "en train d'être déposée" par Siemens sur Alstom.

Ce dernier, dont les activités dans l'énergie sont aussi convoitées par l'américain General Electric, devait réunir en fin de journée son conseil d'administration.

Maintien de l'emploi en France

Alstom était en discussions avancées avec l'américain General Electric, mais Siemens, son rival de toujours, a avancé ce week-end une contre-proposition non formelle, selon une lettre consultée par l'AFP dans laquelle Siemens se dit prêt à reprendre les activités énergie d'Alstom, évaluées à entre 10 et 11 milliards d'euros, contre une somme en numéraire, à laquelle s'ajouteraient une partie de son activité transports et une garantie de maintenir l'emploi en France pendant trois ans.

Alstom et Siemens sont actuellement concurrents dans la fabrication de trains à grande vitesse, le premier avec le TGV, le second avec l'ICE.

L'Etat français, qui n'est plus actionnaire d'Alstom depuis 2006, s'est invité avec force dans le dossier. Refusant "le fait accompli" d'un mariage avec General Electric, le président François Hollande, qui a mis la lutte contre le chômage et la désindustrialisation de la France au coeur de son projet politique, est monté en première ligne pour piloter depuis l'Elysée les discussions avec les prétendants au rachat.

Il a reçu tour à tour lundi 28 avril les protagonistes du dossier à l'exception notable du patron d'Alstom, Patrick Kron.

"L'Etat a forcément son mot à dire" a affirmé Arnaud Montebourg. Il "maîtrise l'indépendance de la France en matière énergétique" et doit veiller à l'amélioration des offres avec pour "seul critère", la "création d'activité et l'emploi" en France.

Préférence de Montebourg

Fait inhabituel à Berlin, le ministère allemand de l'Economie a plaidé ouvertement lundi 28 avril en faveur d'un rapprochement Alstom/Siemens qui constituerait selon lui une "grande chance et un gros potentiel" pour les politiques industrielles allemande et française, alors que François Hollande lui-même avait appelé à la création d'un "Airbus de l'énergie".

Ce scénario aurait également la préférence de Arnaud Montebourg, même si Patrick Kron y est viscéralement opposé.

Autre rebondissement dans ce qui prend des allures de feuilleton à suspense: les pouvoirs publics, qui semblent vouloir jouer la montre, vont saisir mardi l'Autorité des marchés financiers (AMF) pour s'assurer de la transparence du processus de vente et de l'égalité de traitement entre les offres.

"J'ai réuni les cinq centrales représentatives de manière à les tenir informées (...) des détails de cette opération masquée, réalisée à l'insu du conseil d'administration d'Alstom et du gouvernement", a affirmé M. Montebourg à l'issue d'une réunion avec les organisations syndicales.

Inquiets du sort d'Alstom, quelques dizaines de syndicalistes se sont rassemblés mardi pour protester contre "le démantèlement" du groupe industriel, devant le siège de sa division transports à Saint-Ouen, dans la banlieue parisienne, où avait lieu un comité central d'entreprise.

L'opposition a fustigé l'action du gouvernement français. L'ancien Premier ministre de droite Jean-Pierre Raffarin s'est ainsi demandé si la France était "pilotée", en dénonçant une "absence" de stratégie industrielle de l'Etat.

(Avec AFP)

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