Publicité

Emeutes : le gouvernement met la pression sur les réseaux sociaux

Meta, Snap, Twitter et TikTok ont été convoqués vendredi pour une réunion. L'exécutif craint un « mimétisme de la violence » nourri par la diffusion de vidéos tournées ces derniers jours pendant les émeutes.

La thématique des émeutes agite les internautes sur Snap, Twitter, TikTok et les plateformes de Meta.
La thématique des émeutes agite les internautes sur Snap, Twitter, TikTok et les plateformes de Meta. (Jeanne Accorsini/SIPA et AP/SIPA)

Par Florian Dèbes

Publié le 30 juin 2023 à 19:13Mis à jour le 2 juil. 2023 à 14:54

Alors que le pays est en proie à plusieurs épisodes de violences après la mort de Nahel, un mineur de 17 ans tué par le coup de feu d'un policier, Emmanuel Macron appelle les réseaux sociaux à la responsabilité.

« Les plateformes et les réseaux sociaux jouent un rôle considérable dans les mouvements des derniers jours », a fait valoir le président de la République lors d'une prise de parole depuis la cellule de crise interministérielle consacrée aux événements. Vendredi soir, les responsables de Meta (Instagram, Facebook, Whatsapp), Snap, Twitter et TikTok ont été convoqués d'urgence pour une réunion avec Elisabeth Borne, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et le ministre du Numérique, Jean-Noël Barrot.

« Mimétisme de la violence »

Contactées, aucune de ces plateformes n'a pu comptabiliser le nombre de messages liés aux émeutes ou le nombre de ces messages qui s'avéreraient problématiques. Mais un rapide tour sur leurs applications montre que le sujet agite les internautes. La thématique « émeute » était la première sur Twitter en France ce dimanche. Des vidéos de pillage de magasins étaient largement visibles sur Instagram, Snapchat et TikTok (plus de 400 millions de vues sur le hashtag « emeutes »).

Publicité

Or, le gouvernement constate « une forme de mimétisme de la violence » qu'il estime partir de la diffusion de ce type de vidéos. L'organisation d'actions violentes en groupe passerait aussi par ces plateformes. L'exécutif va exiger des réseaux sociaux « un appui » afin de retirer « les contenus les plus sensibles » et d'identifier les auteurs d'appels à la violence.

Le cas Snapchat

Concrètement, ces vidéos violentes sont d'ores et déjà interdites selon les propres règles de modération des plateformes. « Nous interdisons toutes menaces violentes, toute incitation à la violence ou toute promotion d'activités criminelles qui peuvent porter atteinte à autrui, aux animaux ou à la propriété privée », est-il par exemple indiqué dans les règles communautaires de TikTok. De son côté, Meta explique dans un communiqué être « en contact permanent avec les autorités françaises » et avoir « mis en place une cellule de veille dès le milieu de la semaine pour agir le plus vite possible ».

Snapchat, qui est surtout visé par l'exécutif, n'autorise pas les contenus qui encouragent ou incitent à la violence, mais autorise néanmoins les contenus qui rapportent factuellement une situation. La plateforme a déclaré qu'elle avait augmenté sa modération pour détecter et agir sur les contenus liés aux émeutes en France, rapporte Bloomberg.

Sur ce réseau, très populaire chez les plus jeunes, il n'est pas rare de voir des vidéos d'émeutes en direct issues de comptes privés où il faut s'abonner, qui sont ensuite reprises par des comptes publics. L'application de messagerie éphémère est aussi dans le viseur pour ses fonctionnalités de géolocalisation (Snap Map).

Pas d'anonymat

« L'autorité judiciaire peut, sur réquisition, demander aux opérateurs de livrer les adresses IP, ce qui nous permet évidemment d'arriver à l'identité de ceux qui s'en servent pour dire quand, où et comment on va aller casser », a menacé Eric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice.

La loi de 2004 sur la confiance dans l'économie numérique impose déjà aux réseaux sociaux de conserver des données permettant d'identifier chacun des titulaires des comptes sur leurs plateformes. Même un appel sous pseudonyme n'est pas anonyme. Mais la procédure permettant à la justice d'obtenir ces informations est souvent longue.

Florian Dèbes

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité