Les “jours de colère”, comme les appelle la Süddeutsche Zeitung, ne sont pas terminés mais l’appel au calme de la grand-mère de Nahel dimanche sur BFMTV a retenu l’attention de CNN et des nombreux médias de la planète qui gardent un œil sur la situation en France. La BBC a elle-même discuté avec une membre de la famille de Nahel. “Nous n’avons jamais appelé à la haine ou aux émeutes”, dit-elle. Les vols, les destructions, “rien de tout cela n’est pour Nahel”, confie-t-elle également, pointant la nécessité de mieux former les policiers.

Même le conservateur Wall Street Journal suggère le rôle des tactiques policières dans la colère du moment. Des tactiques “un temps restées dans l’ombre et qui refont surface dans des vidéos, déclenchant des enquêtes et faisant enrager le public”. Middle East Eye rapporte quant à lui les témoignages de personnes arrêtées et condamnées par la justice dans la foulée des émeutes. “Beaucoup d’entre eux comparaissent rapidement devant le tribunal, les magistrats s’appuyant sur des enquêtes ultrarapides menées par la police pour les audiences. Au tribunal, les accusés sont jugés en ligne, souvent deux à la fois, avec un maximum d’une heure accordée à chaque audience”, précise le site.

Il s’attarde sur le cas d’Inès, accusée d’avoir jeté une canette sur un policier. “On n’a pas affaire à un grand délinquant. Inès connaissait Nahel, elle était en colère, c’est vrai, mais surtout elle était triste. Ce que les citoyens attendent aujourd’hui, c’est une justice objective”, avance son avocat. Elle a été condamnée à 105 heures de travaux d’intérêt général et a pleuré en entendant sa peine.

Le Guardian s’est intéressé au quartier de Borny à Metz, où une bibliothèque a brûlé. Les dégâts se chiffreraient à 12 millions d’euros et 110 000 livres détruits, “l’une des attaques les plus importantes contre une infrastructure de l’État français” lors de ces nuits d’émeutes. Le journal décrit le contraste entre le centre-ville “vibrant” de Metz, avec le Centre Pompidou ou des restaurants étoilés, et ce quartier pauvre. “Le gouvernement est particulièrement préoccupé par une explosion de violence dans un endroit comme Borny où des millions d’euros d’argent public ont été investis