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En chiffres

Le nombre de cancers en hausse chez les femmes

Santé publique France a publié ce lundi une nouvelle étude de l'incidence des différents cancers dans le pays et son évolution entre 1990 et 2023. Les dynamiques divergent en fonction des sexes et des localisations.

Les cancers du sein et de la prostate sont les plus répandus en France.
Les cancers du sein et de la prostate sont les plus répandus en France. (Shutterstock)

Par Paul Turban

Publié le 4 juil. 2023 à 06:03

En 2018, date des dernières données disponibles, le cancer a tué 157.400 personnes en France, ce qui en faisait la première cause de mortalité dans le pays. Dans une nouvelle étude approfondie de l'incidence des 19 principales tumeurs solides et hémopathies malignes (cancers du sang), publiée ce mardi, Santé publique France souligne une hausse des cancers chez les femmes, même si l'incidence reste plus élevée chez les hommes en 2023.

Dans le détail, les auteurs estiment que le nombre de nouveaux cancers , toutes localisations confondues en France, en 2023, devrait être d'environ 430.000 cas, dont 57 % chez des hommes. « Entre 1990 et 2023, le nombre de nouveaux cas de cancers a doublé », soulignent-ils. Une augmentation qui s'explique principalement par les évolutions démographiques et secondairement par une augmentation du risque de cancer.

Des disparités en fonction du sexe

Santé Publique France constate notamment une augmentation des cas chez les femmes. L'incidence du cancer, toutes localisations confondues, a augmenté de 0,9 % par an en moyenne entre 1990 et 2023 pour les femmes, alors qu'il est quasi stable pour les hommes depuis 2012 (+0,3 % par an en moyenne en 1990 et 2023).

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Cette année, le taux d'incidence des cancers chez les hommes est estimé à 355 cas pour 100.000 personnes/année (PA, nombre de patients suivis multipliés par le nombre d'années de suivi). Pour les femmes, il est plus faible, à 274 PA. L'âge médian au diagnostic est de 70 ans pour les hommes et 68 ans pour les femmes.

« Les facteurs de risque ne sont pas les mêmes chez les hommes et les femmes », a expliqué la professeure Tania d'Almeida lors d'une conférence de presse de présentation de l'étude. « Il y a des différences dans la consommation d'alcool et de tabac ou encore dans les professions exercées. Il y a également des facteurs de risque qui ont des conséquences différentes en fonction des sexes. »

La prostate et les seins sont les plus touchés

Chez l'homme, le cancer de la prostate est de loin le plus répandu, avec près de 60.000 cas en 2018 (projection impossible en raison de l'évolution récente). Son incidence, « qui a fortement augmenté de 1990 à 2005, a ensuite diminué de façon sensible par la suite, avant qu'une nouvelle augmentation ne se manifeste à partir de 2015 », souligne l'étude.

Du côté des femmes, ce sont les seins qui sont le plus touchés, avec plus de 60.000 cas estimés en 2023. Malgré une légère baisse de l'incidence entre 2004 et 2008, le nombre de cancer du sein augmente depuis 1990 et devrait atteindre cette année son niveau le plus élevé. En revanche, « dans l'ensemble, l'incidence des cancers génitaux féminins évolue favorablement ».

Viennent ensuite les cancers du poumon et du côlon et rectum (dans cet ordre pour les hommes, dans l'ordre inverse pour les femmes). Dans les deux cas, l'incidence de ces cancers est en baisse pour les hommes, mais en hausse pour les femmes, depuis 1990.

De plus en plus de mélanomes de la peau

Parmi les cancers dont l'incidence est en nette hausse, l'étude souligne l'évolution des mélanomes de la peau , qui se multiplient chez les hommes comme chez les femmes. C'est en 2023 la quatrième localisation de cancers, avec près de 18.000 personnes qui devraient être touchées cette année.

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Leur nombre a été multiplié par quatre depuis 1990, une évolution qui s'explique très largement par l'augmentation des risques, plus que par l'évolution de la population et des structures d'âge. A noter, l'incidence chez la femme est plus élevée, mais celle des hommes s'en rapproche.

On note également une dégradation de la situation pour les cancers du rein, du pancréas, ainsi que pour les lymphomes diffus à grandes cellules B et les myélome-plasmocytose (cancers du sang). Dans tous les cas, l'augmentation de ces cancers s'explique majoritairement par une plus forte exposition aux risques, notamment dans le cas du pancréas.

Un net recul des cancers liés au tabac chez les hommes

Parmi les cancers dont l'incidence évolue le plus favorablement, on trouve, chez l'homme, ceux localisés au niveau des lèvres-bouche-pharynx (- 26 % entre 1990 et 2023), de l'oesophage - 22 %) et l'estomac (-15 %). Cela s'explique notamment, selon les auteurs, par le recul du tabagisme .

Sur les trente dernières années, chez les femmes, seuls les cancers de l'estomac (-24 %) et du col de l'utérus (-20 %) reculent. Pour le second, les auteurs estiment que « cette baisse a pu être favorisée par la prévalence décroissante des maladies sexuellement transmissibles ». A noter, « cette diminution de l'incidence n'est plus observée depuis les années 2010, pouvant révéler une augmentation de la prévalence du papillomavirus humain ».

Un net sous-diagnostic durant la crise sanitaire

L'année 2020 a été marquée par « un déficit manifeste du nombre de patients hospitalisés pour un nouveau cancer au moment du premier confinement ». Ce déficit ne semble pas, selon les données disponibles, avoir été compensé en 2021.

Paul Turban

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