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La Syrie s’enfonce encore plus dans la crise économique, la livre plonge sur le marché noir

La livre syrienne a plongé, lundi 10 juillet, sur le marché noir où elle a atteint un plus bas historique avoisinant 10 000 livres pour un dollar, selon des sites de surveillance de taux de change. C’est aussi ce lundi que le Conseil de sécurité de l'ONU vote sur l'avenir du mécanisme transfrontalier des Nations unies pour l'aide humanitaire vers la Syrie. Une aide indispensable au vu du niveau de pauvreté dans le pays.

Près du village de Killi, dans la province d'Idlib, au nord-ouest de la Syrie, le 1er mai 2023. (Image d'illustration)
Près du village de Killi, dans la province d'Idlib, au nord-ouest de la Syrie, le 1er mai 2023. (Image d'illustration) AFP - AAREF WATAD
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Après plus d'une décennie de guerre, la Syrie traverse une profonde crise économique en raison d'une flambée des prix des matières premières, de coupures d'électricité quasi permanentes et de pénuries de carburants.

Selon des sites de surveillance non officiels de taux de change, la livre syrienne s'échange désormais à 9 750 livres pour un dollar, entraînant une hausse des prix des matières premières.

Les commerçants déterminent les prix de leurs marchandises en fonction de la valeur de la livre sur le marché parallèle, tandis que le taux de change officiel approuvé par la Banque centrale indique 6 532 livres pour un dollar. Depuis le déclenchement du conflit en 2011, la livre syrienne a perdu 99% de sa valeur sur le marché noir.

« La guerre n'est pas encore terminée et les causes de la dépréciation de la livre n'ont pas changé en l'absence de solutions économiques pour redresser son cours, en particulier avec la poursuite des sanctions qui empêche toute opération d'exportation », a déclaré à l'AFP l'analyste économique Ammar Youssef.

Damas fait valoir que la crise économique est liée aux sanctions qui frappent le pays depuis le début du conflit. Cette dépréciation intervient alors que la plupart des pays arabes ont renoué des liens diplomatiques avec Damas après plus d'une décennie de gel des relations syro-arabes.

Mais « l'impact de l'ouverture (diplomatique) sur Damas ne s'est pas encore fait sentir, d'autant qu'elle n'a pas encore été accompagnée de mesures économiques tangibles », a déclaré M. Youssef.

Damas mise sur les capitaux des pays arabes du Golfe pour reconstruire la Syrie, dévastée par douze ans d'un conflit ayant fait plus de 500 000 morts et ravagé les infrastructures du pays.

Un niveau de pauvreté effroyable

Selon l'ONU, plus de 90% de la population syrienne vit sous le seuil de pauvreté, une situation qui s'est aggravée après un séisme dévastateur ayant frappé la Syrie et la Turquie voisine le 6 février.

Dans ce contexte, l'aide humanitaire acheminée vers la Syrie grâce à un mécanisme transfrontalier de l'ONU est « vitale » pour des millions de personnes, ont plaidé, mercredi 5 juillet, plusieurs responsables onusiens, appelant le Conseil de sécurité à le prolonger d'au moins un an.

« Quatre millions de personnes dans le nord-ouest de la Syrie, la plupart des femmes et des enfants, dépendent de l'aide humanitaire pour survivre après des années de conflit, de chocs économiques, d'épidémies et de pauvreté grandissante aggravée par des séismes dévastateurs », ont noté dans un communiqué les chefs de plusieurs agences et services des Nations unies chargés de l'aide humanitaire (Ocha), des enfants (Unicef), des réfugiés (HCR), de la santé (OMS), de l'alimentation (FAO).

« Cet accès essentiel qui permet de leur fournir une aide vitale depuis la Turquie pourrait être fermé dans quelques jours si le Conseil de sécurité n'agit pas de manière décisive », ont-ils alerté.

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Le mécanisme d'acheminement de l'aide de nouveau devant le Conseil de sécurité de l'ONU

Le Conseil de sécurité doit voter ce lundi sur l'avenir du mécanisme transfrontalier qui expire également ce 10 juillet. En janvier, le Conseil de sécurité a prolongé de six mois ce mécanisme permettant l'acheminement de l'aide depuis la Turquie, par le point de passage de Bab al-Hawa, aux régions sous contrôle de groupes jihadistes et rebelles, sans passer par le régime syrien de Bachar el-Assad. Le mécanisme, créé en 2014, permettait à l'ONU d'acheminer de l'aide sans autorisation du gouvernement syrien depuis quatre points de passage, mais après des années de pression de Pékin, et de Moscou, allié du régime, seul le poste de Bab al-Hawa est resté opérationnel, et l'autorisation a été réduite à six mois renouvelables, compliquant la planification de l'aide humanitaire.

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(Et avec AFP)

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