“L’Ukraine a aussi droit au respect.” Cette phrase de Volodymyr Zelensky résume bien le ton de la déclaration publiée sur Twitter par le président ukrainien, ce 11 juillet, alors que s’ouvre le sommet des dirigeants de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord en Lituanie.
We value our allies. We value our shared security. And we always appreciate an open conversation.
— Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) July 11, 2023
Ukraine will be represented at the NATO summit in Vilnius. Because it is about respect.
But Ukraine also deserves respect. Now, on the way to Vilnius, we received signals that…
Une réunion sur laquelle plane l’épineuse question d’une adhésion de l’Ukraine. “À l’Otan, on espérait que quand les dirigeants se réuniraient pour leur session d’ouverture, la formulation concernant une adhésion de l’Ukraine à l’alliance aurait été convenue. Pourtant, à l’arrivée des chefs d’État et de gouvernement, le passage critique du communiqué officiel du sommet – une phrase à peine dans un document de plusieurs pages – était encore en débat, selon des diplomates”, explique The Wall Street Journal.
Dans sa déclaration, Zelensky “laisse entendre qu’il a eu accès au texte final qui aurait fuité”, explique The Guardian. Le président de l’Ukraine déplore notamment l’absence d’un calendrier pour cette adhésion dont le principe avait été entériné en 2008, au sommet de Bucarest. Il affirme aussi que les dirigeants de l’Otan s’apprêtent à imposer “des conditions supplémentaires à l’adhésion du pays, sans doute en exigeant l’adoption de certaines réformes anticorruption et prodémocratiques”, écrit le journal britannique.
Zelensky tentait ainsi un coup diplomatique de dernière minute, selon les sources du Guardian, afin de peser sur les discussions difficiles entre alliés.
Ce mardi après-midi, l’Otan a apporté des précisions. “Nous avons clairement indiqué que nous inviterons l’Ukraine à rejoindre l’Otan quand les alliés seront d’accord et quand les conditions seront réunies”, a déclaré son secrétaire général, Jens Stoltenberg, lors d’un point presse.
Cette formule est celle du communiqué publié à l’issue de la réunion des dirigeants ce mardi, lequel réaffirme cependant l’engagement de Budapest : “L’avenir de l’Ukraine est dans l’OTAN.”
L’opposition des États-Unis
Comme le souligne The Wall Street Journal, le président des États-Unis, Joe Biden, aura été “le principal opposant à une adhésion rapide de l’Ukraine à l’alliance”, ne souhaitant pas même qu’un calendrier soit clairement proposé à Kiev. “Je ne pense pas qu’elle soit prête pour l’adhésion”, avait déclaré Biden dimanche 9 juillet sur CNN.
Biden estime que l’Ukraine “a encore du travail pour satisfaire les critères de l’alliance dans des domaines comme la démocratisation”, résume The Wall Street Journal.
“Le président des États-Unis soutient le modèle ‘israélien’, qui verrait les États-Unis fournir une assistance à l’Ukraine pour sa sécurité, sans garantir de recourir à la force militaire pour défendre le pays.”
Une ligne sur laquelle Washington serait relativement isolé, tandis que des pays d’Europe centrale et de l’Est poussent à une adhésion rapide de l’Ukraine après le conflit – le Royaume-Uni et la France étant sur une position médiane, consistant à ouvrir un chemin vers l’adhésion.
Les États-Unis, avec la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, poussent, selon El País, à la création d’un “mécanisme de sécurité” qui permettrait de “créer autour de l’Ukraine une cuirasse armée tellement puissante et moderne qu’elle dissuaderait toute attaque”, selon le journal espagnol. “Un modèle que certains nomment la ‘formule porc-épic’, semblable à ce que les États-Unis offrent à Israël.”