Attaque du domicile du maire de L'Haÿ-les-Roses: 12 personnes interpellées

L'enquête a vite progressé. Douze personnes ont été interpellées après l'attaque du domicile du maire de L'Haÿ-les-Roses, dans la nuit du samedi 1 au dimanche 2 juillet, a appris BFMTV de source judiciaire.

Selon nos informations, toutes les personnes interpellées sont des hommes, tous habitants de L'Haÿ-les-Roses et tous majeurs. Le plus jeune est âgé de 18 ans. Pour certains, ils sont déjà connus des services de police.

Alors que la France était frappée par plusieurs nuits d'émeutes, à la suite de la mort du jeune Nahel à Nanterre, plusieurs individus ont lancé un véhicule sur le portail de Vincent Jeanbrun, le maire Les Républicains de cette ville du Val-de-Marne. La voiture avait été stoppée devant le pavillon. Les assaillants avaient alors mis le feu au véhicule, avant de lancer des mortiers depuis le jardin.

Dans la soirée, l'entourage de l'élu a réagi auprès de BFMTV: "Il se réjouit que l'enquête avance. Il rappelle toute sa confiance dans les enquêteurs et son souhait que les coupables soient poursuivis et fermement condamnés."

Sa famille dans la maison

L'élu était absent à ce moment-là, suivant l'évolution des violences dans sa ville depuis la mairie. Mais sa femme et ses deux enfants dormaient quand les assaillants ont attaqué la maison. La famille a pris la fuite par le jardin, l'épouse de Vincent Jeanbrun a été blessée, victime d'une mauvaise chute. "Ce qui est presque le plus choquant, c'est que ce n'est pas que la maison qu'ils ont attaquée", témoignait Vincent Jeanbrun sur BFMTV et RMC, saluant le "courage" et la "bravoure" de sa famille.

Une enquête pour "tentative d'assassinat" a été ouverte. "Des moyens très importants sont engagés", avait prévenu le procureur de la République de Créteil, évoquant une "quarantaine d’enquêteurs". Leur première piste a été d'exploiter le véhicule, un Renault Scénic blanc, utilisé par les assaillants, une voiture volée quelques jours avant les faits dans la commune voisine de Fresnes.

Les enquêteurs ont découvert plusieurs ADN sur la carcasse du véhicule, permettant de remonter jusqu'aux personnes interpellées. L'audition des victimes, des riverains du quartier, mais aussi tout un travail sur la téléphonie, ont permis d'avancer et d'identifier ces suspects.

Il s'agit pour les enquêteurs de la police judiciaire du Val-de-Marne, saisie de l'enquête, de confronter ces éléments matériels à ces individus et de les interroger lors de ces gardes à vue. Cette opération d'interpellations a été voulue large par les enquêteurs, afin de déterminer par la suite les responsabilités de chacun dans cette attaque.