Le 8 juillet 2023, il est 20 h 50 quand les gendarmes sont appelés sur la commune d’Avremesnil près de Dieppe (Seine-Maritime).
Une femme vient de recevoir d’une amie une vidéo très inquiétante. Sur cette dernière, on voit son amie être menacée au couteau par son compagnon.
Je regrette énormément
Cette vidéo, elle est retransmise lundi 10 juillet 2023 dans l’enceinte du tribunal correctionnel de Dieppe. À la barre, le prévenu âgé de 41 ans se confond en excuses. « Je regrette énormément ce que j’ai fait. » Des excuses et des remords qui sont très loin d’attendrir le président du tribunal et le procureur de la République.
J’avais peur qu’il le fasse, qu’il me tue
« J’avais peur qu’il le fasse, qu’il me tue », lâche dans un souffle la victime. Cette dernière est la femme du prévenu. Cette agression, c’est l’épilogue tragique d’une histoire d’amour qui périclite depuis des mois. Depuis la Covid, le prévenu est au chômage. Son projet de lancer sa propre pâtisserie avec son épouse s’est fracassé sur les restrictions sanitaires et la crise énergétique. Il boit, plus que de raison, et passe ses journées à errer oisif sur le canapé.
Alcoolisé au moment des faits
La victime, elle, n’en peut plus et a demandé le divorce. Lui ne l’accepte pas. Quelques semaines avant de placer un couteau sous la gorge de sa victime, la menaçant de la tuer, il l’a frappé. Un coup de pied après une nouvelle dispute.
Le 8 juillet, au moment des faits, il émarge à 1,10 gramme d’alcool par litre de sang. Il a bu deux whiskys coca et la colère a fait le reste. « Je suis désolé pour ce que j’ai fait. Psychologiquement, ces derniers mois ont été très durs. Jamais je n’aurais voulu lui faire de mal. » Le prévenu rappelle à la cour qu’il a fait deux tentatives de suicide.
Un discours autocentré
Le procureur dénonce son égoïsme. « On a un discours extrêmement autocentré. Quand monsieur voit les images de ce qu’il a fait, il a mal pour lui, mais pas pour la victime. » L’avocate de la victime, justement, rappelle dans sa plaidoirie que l’on n’était pas très loin de la tentative de meurtre.
De la prison ferme
Dans ses réquisitions, le procureur demande deux ans de prison, dont un avec sursis. Il demande également une exclusion du domicile et une obligation de participer aux charges du foyer. Il veut également qu’un bracelet d’éloignement soit mis en place avec une interdiction de s’approcher à moins de dix kilomètres de la victime. Si le tribunal va suivre les réquisitions, il va toutefois alléger la peine de prison en condamnant le prévenu à 18 mois de prison, dont 12 avec sursis.
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