En situation de handicap, cet étudiant bayeusain s'inquiète d'une déscolarisation en septembre

Atteint de plusieurs troubles de l'apprentissage, l'année de première générale fut difficile pour Raphaël qui souhaite une réorientation. Aucune de ses demandes n'a abouti.

Raphael
Depuis son enfance, la scolarisation de Raphaël est un calvaire. D’abord étiqueté comme autiste dès son plus jeune âge, il apprend finalement qu’il souffre de troubles de l’apprentissage. Il souhaite se réorienter vers une filière mieux adaptée, mais on lui refuse ses choix.  ©Jeanne Cridling
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Petit, on l’a diagnostiqué autiste. Raphaël, 17 ans, a vécu une partie de sa vie avec cette étiquette qui s’est révélée, des années plus tard, complètement fausse.

Des troubles de l’apprentissage 

Ce n’est qu’à ses 16 ans, qu’enfin, un professionnel de la santé à poser des mots sur les troubles du jeune homme. « Il est atteint de plusieurs troubles, notamment de dysorthographie, de dyslexie et de dyscalculie », explique Manuela Simon Fremiot, sa mère qui constate les difficultés de son fils en orthographe et en mathématiques. « Il rencontre des problèmes avec les chiffres, il a des confusions avec les sons, et des lenteurs », précise-t-elle.

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C’est un bilan orthophonique qui a soulevé les véritables difficultés de Raphaël, qui, grâce à cela, a pu être reconnu comme personne en situation de handicap. 

Un élève sérieux et travailleur 

Scolarisé au lycée Jean Rostand à Caen, Raphaël a passé son année de première générale au côté d’AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) qui l’ont aidé 8 h par semaine, dans ses cours de sciences, de langues, d’histoire. « Ils servaient de scripteurs, car je n’arrive pas à suivre la cadence pour écrire les cours », précise le jeune homme qui travaillait « entre 7 et 8 heures par jour le week-end » pour rester au niveau. 

Mon handicap me demande beaucoup plus de temps de travail, le double, voire le triple.

Raphaël

Le jeune homme a fait tous les efforts pour ne pas perdre le fil en cours d’année. Son travail a été salué par l’ensemble de ses professeurs qui ont notifié dans ses bulletins de notes « un élève sérieux et travailleur » et qui « s’accroche ». Grâce à tout cela, Raphaël a obtenu une moyenne de 10,5, lui ouvrant les portes de la terminale. 

Une bonne nouvelle en soi, mais malheureusement, le lycéen a subi une année de « stress et d’angoisse », et souhaite ce réorienté vers un cursus plus adapté

En accord avec son lycée, Raphaël fait le nécessaire pour trouver son futur cursus. « Nous avons opté pour un Bac pro dans le domaine de l’art, en sérigraphie », explique sa mère. Un choix bien trouvé car Raphaël sait qu’il s’épanouira dans le milieu artistique. Au retour des validations de ses choix, c’est la douche froide.

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« J’ai peur que mon fils soit déscolarisé »

« Son dossier n’a pas été retenu en CAP. Pour le bac pro, il est loin sur une liste d’attente, laissant peu d’espoir pour qu’il soit retenu », s’indigne Manuela qui, depuis ces réponses négatives, met tout en œuvre pour avoir des explications et surtout, trouver des solutions. « J’ai appelé l’inspection académique qui m’a avoué que le psychologue de l’éducation nationale aurait mal rempli le dossier de Raphaël. Et ce dernier m’affirme que c’est le lycée qui s’est trompé dans son dossier. Tout le monde se renvoie la balle. » 

Je me bats auprès de l’éducation nationale pour trouver une solution.

Manuella Simon Fremiot

Plusieurs options leur sont proposées : « On nous dirige soit vers un Bac STMG, soit un redoublement en ne choisissant qu’une seule option, et dans ce cas, impossible pour Raphaël d’obtenir son bac. Il n’y a aucune issue. J’ai peur que mon fils soit déscolarisé, qu’il n’ait rien pour la rentrée ». 

La mère de Raphaël a fait appel à un médiateur académique, qui agit lorsqu’un différend avec l’administration de l’éducation nationale n’a pas trouvé de solution satisfaisante pour un élève. À l’heure où nous écrivons ces lignes, aucune solution n’a encore été trouvée. 

Les dossiers des personnes en situation de handicap devraient être traités à part.

Manuella Simon Fremiot

D’un côté, Manuela se sent « assommée par les refus et révoltée », de l’autre, Raphaël est « stressé de ne pas savoir où je serai l’année prochaine » et se demande « ce que j’ai fait pour mériter ça. Je ne suis pourtant pas un élève turbulent ».

Bien au contraire, « l’ensemble de ses professeurs sont favorables pour qu’il se dirige vers un bac pro », se désespère Manuela qui voit le cas de son fils comme « une urgence ». Elle reste déterminée à « aller jusqu’au bout » et faire de Raphaël « un exemple pour ses prédécesseurs ». 

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