Des espions chinois se font passer pour des étudiants dans les universités belges: Ecolo réclame la fermeture des Instituts Confucius
La Sûreté de l'État a confirmé la menace d'espionnage, et d'ingérence de la part de la Chine au sein du milieu universitaire belge. Pour les députés Cogolati et Demeuse, il faut agir. "Nous devons cesser d'être naïfs !", déclarent-ils.
- Publié le 17-07-2023 à 09h43

Jusqu'où s'étend la main de la surveillance chinoise ? Selon des informations communiquées par la Sûreté de l'État (renseignements belges) et par le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open VLD), ce contrôle étatique se manifeste également dans les universités belges.
Au travers des "Instituts Confucius", en apparence de simples écoles de langue chinoise souvent logés au cœur des universités, un vrai travail de propagande, d'influence politique et d'espionnage est mené.
La Sûreté de l'État a, la première fois, informé sur cette question en 2020. Ces informations ont mené plusieurs universités (VUB, ULB, ULiège) à cesser leur collaboration avec ces centres. "Mais attention : il en reste un à Bruxelles, un à Leuven et encore un à Bruges", alerte Ecolo.
"Les menaces d'espionnage, d'ingérence et de prolifération pour nos universités belges sont confirmées par la Sûreté de l'État qui porte une attention particulière à l'abus de l'utilisation de la fonction d'académique par des personnes liées à des services de renseignement étrangers ou au secteur militaire", explique le député Samuel Cogolati, qui a interrogé le ministre Van Quickenborne sur la situation actuelle. "Des espions chinois qui se dissimulent derrière une casquette d'étudiant utilisent donc l'université belge pour atteindre d'autres objectifs de transfert de données."

Afin de prévenir ces risques d'espionnage, il existe depuis janvier 2020 un contact systématique entre la Sûreté de l'État et l'Académie de recherche et d'enseignement supérieur (ARES) pour pouvoir s'assurer qu'un étudiant est bien inscrit dans un établissement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. En septembre 2022, un projet de protocole avait été rédigé à cette fin, mais les travaux étaient toujours en cours afin de s'assurer que celui-ci respecte bien la protection des données de l'étudiant, nous apprend le député Rodrigue Demeuse sur base des informations communiquées par la ministre de l'Enseignement Valérie Glatigny (MR).
Les deux députés en appellent dès lors à fermer et prévenir l'inauguration de nouveaux Instituts Confucius en Belgique. "Nous devons cesser d'être naïfs ! Les Instituts Confucius ne sont pas juste de sympathiques centres culturels qui enseignent les langues et la littérature de l'Empire du Milieu, comme l'on pourrait le croire à première vue. Non, la stratégie de ces Instituts Confucius consiste à amadouer, voire intimider et même parfois paralyser le monde universitaire pour empêcher sur notre territoire toute perspective en contradiction avec le discours officiel de Pékin. Il s'agit dès lors d'oser briser le tabou qui entoure ces écoles de langue chinoise pour préserver les libertés académiques de nos chercheurs et étudiants d'enseigner et d'étudier – en toute objectivité et indépendance – ce qui se passe en Chine aujourd'hui. Ce n'est ni à Pékin ni à aucun autre régime autoritaire de dicter ce que nos universités peuvent ou pas enseigner à nos étudiants."