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Remaniement : Gabriel Attal va succéder à Pap Ndiaye au ministère de l’Éducation nationale

PORTRAIT - Ancien porte-parole du gouvernement et désormais ex-ministre des Comptes publics, le trentenaire a été secrétaire d’État rue de Grenelle, auprès de Jean-Michel Blanquer, durant le premier quinquennat.

Exit Pap Ndiaye. Nommé en mai 2022 ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, succédant à Jean-Michel Blanquer qui avait passé Rue de Grenelle l’intégralité du premier mandat d’Emmanuel Macron, l’historien fait partie des sortants du gouvernement. Un départ qui n’est pas une surprise, tant son année à la tête du «mammouth» a été difficile.

À sa place, Emmanuel Macron et Élisabeth Borne, confirmée à Matignon, ont choisi Gabriel Attal. A 34 ans, il devient le plus jeune ministre de l’Education nationale de la Ve République, détrônant Najat Vallaud-Belkacem qui était de trois années plus âgée lorsqu’elle avait été nommée à 37 ans, en août 2014.

Celui qui est aussi le benjamin du gouvernement connaît bien la rue de Grenelle. C’est en devenant secrétaire d’État auprès du ministre de l'Éducation de l'époque, Jean-Michel Blanquer, qu’il a débuté son ascension gouvernementale. Chargé de mettre sur pied le Service national universel (SNU) d’octobre 2018 à juillet 2020, il y a gagné ses premiers galons.

Il retrouve les lieux, après trois ans d’une progression politique fulgurante. Quatrième ministre le plus populaire du gouvernement selon le dernier baromètre Ipsos-Le Point (26%), il quitte le très stratégique maroquin des Comptes publics avant un examen parlementaire du budget 2024 qui s’annonce très compliqué à l’automne. Auparavant, il s’était fait connaître des Français en occupant la très exposée fonction de porte-parole du gouvernement.

Très proche d’Emmanuel Macron, il était à ses côtés dès la campagne présidentielle de 2017 après avoir milité au Mouvement des Jeunes socialistes (MJS). Membre du cabinet de Marisol Touraine (Santé et Affaires sociales) pendant le quinquennat Hollande, il en avait profité pour faire ses armes dans les Hauts-de-Seine. Natif de Clamart, ce diplômé de Sciences Po Paris est ainsi conseiller municipal de Vanves depuis neuf ans.

À la recherche d’un «pilote»

Désormais à la tête du ministère de l’Éducation nationale, réputé difficile, Gabriel Attal devra gérer une administration dense et plus d’un million de personnels. Avide de joutes politiques, il devra faire cohabiter ses nouvelles fonctions avec une éventuelle candidature à la mairie de Paris, en 2026.

Sur son futur bureau de l’hôtel de Rochechouart l’attendent un certain nombre de dossiers cruciaux : l’éternelle question du niveau des élèves, la gestion de la crise du recrutement des enseignants, la mise en place du «pacte» pour ces mêmes professeurs, les sujets brûlants des vacances scolaires et de la laïcité... Mais aussi le suivi de la réforme du baccalauréat ou encore l’instauration du SNU en classe de seconde dans certains lycées volontaires.

Le tout sous le regard plus qu’attentif d’Emmanuel Macron, qui a fait de l’école une des priorités de son second mandat et n’a pas hésité, durant l’année passée, à s’emparer directement des sujets éducatifs, reléguant Pap Ndiaye au second plan. Ce qui avait le don d’agacer les syndicats enseignants, désireux de voir un vrai «pilote» aux manettes Rue de Grenelle.

Pour autant, ces syndicats ne se montrent pas ravis du choix d’Emmanuel Macron et Élisabeth Borne. «Il va être difficile de faire confiance en celui qui incarne très fidèlement une politique macronienne ayant mis l'École en grande difficulté ces dernières années», a tweeté Élisabeth Alain-Moreno, la secrétaire générale du SE-Unsa. «Comme un air de déjà vu... Gabriel Attal sera là pour appliquer la politique de Macron, une politique contre les enseignants et contre l'école publique», a de son côté écrit Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire.

«Le départ de Pap Ndiaye n’est pas une surprise. Il aura fait un passage express au ministère en restant dans l’ombre d’Emmanuel Macron du début à la fin», réagit auprès du Figaro Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire. «Quant à l’arrivée de Gabriel Attal, on la regarde avec beaucoup de méfiance car on sait qu’il fait partie du premier cercle du chef de l’État. Tout l'enjeu de notre prise de contact avec lui sera de savoir s'il sera seulement le collaborateur d’Emmanuel Macron ou un ministre qui aura le poids politique de lui exposer la réalité du terrain.»

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337 commentaires
  • clo D

    le

    De Villiers a eu tort de faire cette remarque, mais G Attal n’est pas le meilleur choix car il est trop jeune pour le « mammouth « .
    Le ministère de L’EN est important, car les élèves d’aujourd’hui sont le pays de demain, Ce n’est pas forcément sc po ou l’ENA qui feront un bon ministre . Nous sommes en baisse dans le classement PISA. C’est inquiétant , quand on sait que l’instruction de tous est essentielle .Il faudrait en faire une priorité avec quelqu’un d’expérience à ce ministère ….

  • Salluste10

    le

    Ils sont éclectiques ces hommes qui forment notre gouvernement ,passant de l' éducation nationale à d' autres ministère ,comme ça!

  • syl75

    le

    Onui reproche de sortir de l'école Alsacienne. Pour information c'est une école qui va de la maternelle au bac. Il n'a donc pas "choisi " d'y aller. Ses parents l'y ont inscrit.

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