12 mois d’emprisonnement pour avoir frappé de nombreuses fois sa compagne

  • La victime avait tenu à être présente à l’audience. Illustration DDM
    La victime avait tenu à être présente à l’audience. Illustration DDM
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Thibaud Brierre

l'essentiel Samedi 15 juillet, à Foix, un homme est interpellé par les forces de l’ordre pour avoir frappé sa compagne assez violemment. Il a été jugé le 18 juillet, au tribunal correctionnel de Foix.

Samedi 15 juillet dans la soirée, la police est appelée par Alizée*, la fille de la victime. Elle indique des violences sur sa mère. Selon Béatrice*, ce n’est pas la première fois qu’elle subit des violences de Bertrand*, son compagnon. Ce soir-là, tout a commencé lorsque la Fuxéenne s’est disputée avec son voisin, un ami proche du prévenu. Son compagnon se serait interposé et aurait poussé fortement sa compagne au niveau du torse.

Le 12 juillet, des faits similaires avaient déjà eu lieu. Après avoir fait l’apéritif avec Franck, le voisin, une dispute a de nouveau éclaté entre la femme et le proche du couple. Cette fois-ci, Bertrand* aurait "défendu" son ami et a mis des claques à sa compagne. Après l’avoir jetée au sol, il poursuit avec des coups de poing au niveau du dos et du crâne. La femme se dégage avec un coup de pied pour le repousser, et lui casse un verre sur la tête pour se défendre. Après ses événements, elle subira à trois jours d’incapacité totale de travail.

Un homme dans le déni

Durant l’audience le 18 juillet, le mis en cause semble complètement perdu et n’avoue jamais les faits. Ses propos sont très vagues. Il raconte qu’il ne se souvient pas de ces évènements. À chaque question de la présidente, l’homme botte en touche et ne sait pas.

Lors de la nuit du 12 au 13 juillet, la police est intervenue. Les forces de l’ordre ont été alertées par un voisin qui entendait des cris de dispute, et un homme qui disait "arrête, arrête, tu vas aller en prison."

"Je ne me souviens pas de tout, on s’est insultés, c’est compliqué, même moi je ne comprends pas", relate le prévenu.

L’avocat de la victime, Me Andrieu, questionne le quadragénaire : "Ma cliente ment ?" Le prévenu répond alors tout timidement : "Non, elle ne ment pas sur les faits, mais elle exagère. Je lui ai peut-être mis une claque, oui."

Un passé en prison

Le prévenu a déjà été condamné plusieurs fois. Il a passé un an en prison en 2022 pour violences sur sa mère et son ex-femme. Il a un profil alcoolique, qui l’amène à devenir violent.

Appelée à la barre, la victime s’exprime en pleurant. "Je suis venue sur place, car je veux qu’il reconnaisse ses torts. À chaque fois, c’est toujours la même chose, il ne sait pas, il ne comprend pas. Quand il me frappe, il est soul. Le lendemain je lui montre ce qu’il me fait, mais selon lui, je me le fais toute seule. Il ne s’en souvient jamais, ce n’est pas lui qui fait cela", déplore-t-elle.

Me Andrieu démontre, lors de son plaidoyer, que M.Cariou a eu beaucoup de chance. "Ma cliente a le statut de personne handicapé. Il y a de nombreuses années, elle a subi un grave accident de la circulation. Elle a le bassin déplacé et un hématome au cerveau. Suite aux coups de poing dans le crâne, elle doit aller passer un scanner ces prochains jours pour savoir si l’hématome n’a pas grossi. C’est un déchaînement de violence sur une personne vulnérable."

Le substitut du procureur requiert 16 mois d’emprisonnement, assortis d’une interdiction de porter une arme pendant 3 ans et d’entrer en relation avec la victime par n’importe quel moyen.

12 mois ferme

L’avocat de la défense tente alors de réduire la peine qui est inéluctable. "Ma tâche est très difficile. Il est dans le déni, c’est la pire des choses. Il n’accepte pas sa personnalité, son alcoolisme, sa vie marquée par la violence. Cela cache un mal-être plus profond. À 42 ans, il n’est pas trop tard pour avoir un déclic. Il faut qu’il aille consulter pour passer à autre chose", atteste Me Fabbri.

Suite à la plaidoirie de son avocat, le mis en cause s’excuse pour les faits commis et admet qu’il faut qu’il se fasse soigner.

Après délibéré, Bertrand* est condamné à 12 mois d’emprisonnement ferme, assortis d’une interdiction de porter une arme pendant 3 ans et d’entrer en relation avec la victime par n’importe quel moyen pendant 3 ans.

*Le prénom a été modifié.