Les migrants ont péri noyés en tentant de rejoindre à la nage un canot stationné en mer, entre des rochers. Crédit : Facebook AMDH
Les migrants ont péri noyés en tentant de rejoindre à la nage un canot stationné en mer, entre des rochers. Crédit : Facebook AMDH

Six personnes sont mortes près de la ville marocaine de Nador, à l’est du Maroc, ont annoncé samedi les autorités. Les migrants ont péri noyés en tentant de rejoindre à la nage un canot stationné en mer, entre des rochers.

Environ 54 migrants ont essayé de gagner à la nage un canot pneumatique samedi 22 juillet, à proximité de la plage d’El Kallat, dans la commune d’Iaazzanene, près de la ville de Nador, dans le but d'atteindre l'Espagne.

Les mauvaises conditions météorologiques en Méditerranée, la mer agitée et l’incapacité du passeur à manœuvrer après l’échouage de son embarcation sur des rochers ont entraîné la mort par noyage de six personnes, ont annoncé les autorités. Quarante-huit exilés ont quant à eux réussi à atteindre le rivage.

Les autorités locales, les gendarmes et des agents de la Protection civile, accompagnés d’équipes médicales, ont apporté les premiers secours aux rescapés et repêché les cadavres.

>> À (re)lire : Détroit de Gibraltar : sauvetage de trois jeunes Marocains à bord d’un kayak

La nationalité des victimes n’a pas été précisée. Selon l’Association marocaine des droits humains (AMDH) de Nador, les six migrants décédés sont des Marocains originaires de Nador.

Une enquête a été ouverte pour connaitre les causes de l’accident. En attendant les conclusions de l’investigation, l’AMDH s’interroge : "Comment ce bateau, connu pour sa grande vitesse et ses activités de contrebande de drogue, a-t-il pu chavirer ? A-t-il été poursuivi par un navire marocain avant l’incident ?"

Des traversées plus nombreuses

Les traversées à partir des côtes du nord du Maroc se font souvent à bord de bateaux pneumatiques ultra-rapides qui peuvent aussi servir aux opérations liées à la drogue. Les exilés prennent aussi la mer à bord d’embarcations de fortune, de kayaks, de pirogues, de jet-skis, et même parfois à la nage.

>> À (re)lire : Plus de 250 migrants à bord de kayak, ou "même à la nage", récupérés par les autorités marocaines

De nombreux migrants et Marocains tentent aussi de rejoindre l'enclave espagnole de Melilla, collée à Nador, dans l'espoir ensuite d'être transférés sur le continent européen. Ces derniers mois, de nombreuses personnes ont péri en tentant de rejoindre à la nage l'enclave étroitement surveillée.

"Le processus est généralement le même : ils essaient d'entrer dans le port [marocain] de Beni Ansar tôt le matin, à l’aube, pour ne pas être vus" et nagent ensuite vers Melilla sur une centaine de mètres, avait expliqué en 2021 Ali Zoubeidi, professeur à l’Université Hassan 1er et spécialiste de l’immigration. 

900 migrants secourus du 10 au 17 juillet

Les tentatives de traversée de la Méditerranée au départ du littoral nord-ouest de l’Afrique et des côtes du Maroc, et du Sahara occidental à destination de l’Europe se multiplient depuis début juin.

La marine marocaine a annoncé la semaine dernière avoir porté secours à près de 900 migrants irréguliers durant la période allant du 10 au 17 juillet, en majorité d'origine subsaharienne.

Des ONG font régulièrement état de naufrages meurtriers - dont les bilans non officiels se chiffrent selon elles en dizaines, sinon en centaines de morts - dans les eaux marocaines, espagnoles ou internationales.

Les autorités marocaines disent avoir déjoué 26 000 tentatives d'émigration irrégulière durant les cinq premiers mois de l'année 2023.

 

Et aussi