Espagne : un candidat du parti Vox compare le mariage homosexuel à une union entre une personne et un animal

« Nous ne pouvons pas tout qualifier de mariage [parce que si nous le faisons] demain nous pourrions aussi qualifier de mariage l’union d’une personne avec un chat », a déclaré Mariano Latorre, candidat du parti d’extrême droite Vox. [SHUTTERSTOCK/Alexandre Rotenberg]

Mariano Latorre, candidat du parti d’extrême droite Vox (Conservateurs et Réformistes européens, CRE) dans la province de Cuenca (dans le centre de l’Espagne), a comparé jeudi (20 juillet) le mariage entre deux personnes du même sexe à une union entre une personne et un animal. Il a tenu ces propos à deux jours seulement des élections générales espagnoles qui auront lieu dimanche (23 juillet).

La question des droits des LGBTQI a été au centre de l’attention des partis politiques durant la campagne électorale espagnole.

« Nous ne pouvons pas tout qualifier de mariage [parce que si nous le faisons] demain nous pourrions aussi qualifier de mariage l’union d’une personne avec un chat », a déclaré M. Latorre lors d’un entretien accordé au site web local « Enciende Cuenca ».

Suite aux propos du candidat de Vox, le président du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE/Socialistes et Démocrates européens, S&D) de la région de Cuenca, Sergio Gutiérrez, a demandé la démission de l’homme politique « radical ».

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Interdiction de partis politiques, lutte contre la « religion climatique », contre l’idéologie du genre ou encore démantèlement de parlements : voici certains des objectifs politiques du parti d’extrême droite Vox, qui pourrait entrer au gouvernement après les élections nationales du 23 juillet.

Sans ses « propres » enfants, il n’y a pas de « mariage »

« Le mariage, comme son nom l’indique, est l’union d’un homme et d’une femme qui est censée donner naissance à un enfant », a soutenu l’homme politique d’extrême droite au cours de l’entretien.

Aussi en raison de propos radicaux sur l’immigration, la branche locale du PSOE estime que le candidat de Vox ne devrait pas être autorisé à participer aux élections de dimanche. Selon le parti socialiste, ses propos insultants et dégradants le disqualifient directement des élections démocratiques.

Cependant, le porte-parole du PSOE Sergio Gutiérrez a souligné que la responsabilité n’incombe pas seulement à Vox, mais également au Partido Popular de centre droit (PP/Parti populaire européen, PPE), car il est « un allié du parti d’extrême droite ».

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Le Partido Popular de centre droit a signé des pactes avec le parti d’extrême droite Vox dans plusieurs régions, acceptant implicitement ses principes politiques radicaux, qui comprennent des reculs en matière de droits des femmes et de politiques sociales.

Selon M. Gutiérrez, il s’agit d’un aperçu « de ce à quoi les quatre prochaines années pourraient ressembler » si le Partido Popular, actuellement la principale force d’opposition, et Vox formaient une coalition pour gouverner au niveau national.

Un vice-Premier ministre Vox ?

En outre, M. Gutiérrez a qualifié d’« intolérable » le fait qu’une personne qui pense de la sorte et fait de telles déclarations puisse être le candidat d’un parti politique en Espagne.

D’après lui, si le PP et Vox ont « un minimum de conscience démocratique ou de convictions éthiques », ils devraient demander la démission immédiate de la tête de liste de Vox à Cuenca.

« Il est humiliant qu’il y ait des candidats […] qui aspirent à [devenir] députés [au niveau national] et qui pensent qu’il y a des homosexuels qui seraient des chiens », a ajouté le socialiste.

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L’Espagne tiendra ce dimanche des élections cruciales qui pourraient modifier radicalement le paysage politique du pays.

Les sondages annoncent une victoire du PP qui, s’il n’obtient pas la majorité absolue (176 sièges sur 350), pourrait composer avec Vox, comme il l’a déjà fait au niveau régional et municipal après les élections locales du 28 mai dernier.

Une victoire du PP, dirigé par Alberto Núñez Feijóo, et de Vox, dirigé par Santiago Abascal, serait historique, car ce serait la première fois en plus de 40 ans que des ministres d’extrême droite — ou même un vice-Premier ministre « radical » — entreraient au gouvernement national en Espagne.

Reste à savoir si le bloc progressiste formé par le PSOE du Premier ministre par intérim, Pedro Sánchez, et la plateforme Sumar, dirigée par la ministre du Travail, Yolanda Díaz, remportera plus de sièges que les blocs de droite et d’extrême droite réunis. S’ils réussissent, ils pourraient rééditer une nouvelle alliance de gauche pour gouverner le pays pendant quatre années supplémentaires.

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