Les Black Mambas, une unité d'élite 100 % féminine qui protège les rhinocéros

Rencontre avec les Black Mambas, la première équipe anti-braconnage d'Afrique du Sud composée exclusivement de femmes.

De Georgia Stephens
Publication 1 août 2023, 11:07 CEST
Il ne reste plus que deux rhinocéros blancs du Nord (Ceratotherium simum cottoni) dans le monde, ...

Il ne reste plus que deux rhinocéros blancs du Nord (Ceratotherium simum cottoni) dans le monde, tandis que la population de rhinocéros blancs du Sud (Ceratotherium simum simum) est quasiment menacée en raison du braconnage endémique.

PHOTOGRAPHIE DE Mint Images, Getty Images

La sergente Tsakane Nxumalo décrit ce que c'est que de patrouiller dans la brousse sans être armée, de se retrouver face à face avec des animaux sauvages dangereux et de travailler dans un secteur dominé par les hommes.

 

QUI SONT LES BLACK MAMBAS ?

Nous sommes une unité de lutte contre le braconnage composée exclusivement de femmes, qui travaille dans l’Olifants West Nature Reserve, une réserve naturelle qui fait partie du parc national Kruger. Notre travail consiste à protéger les animaux sauvages tels que les rhinocéros, mais aussi d’autres espèces comme les impalas (Aepyceros melampus) qui sont capturées pour leur viande. Nous patrouillons le long des clôtures, traquons les braconniers et fouillons la brousse à la recherche de collets, des pièges en fil de fer pouvant attraper les animaux par le cou ou la patte. Nous travaillons pendant vingt-et-un jours, puis nous prenons dix jours de congé pour retourner dans nos familles.

 

PORTEZ-VOUS DES ARMES ?

Nous ne portons pas d'armes. Si nous trouvons un braconnier, nous sommes formées pour appeler des renforts. Je pense que c'est une bonne approche car nous essayons de protéger la vie sauvage, pas d'ôter des vies humaines. Beaucoup d'entre nous viennent des villages d'où sont issus les braconniers et nous ne voulons pas que des enfants perdent leur père. La plupart d’entre eux ne viennent dans les parcs que pour essayer de nourrir leur famille. Nous voulons être des modèles, montrer qu'il existe des moyens de profiter des parcs sans braconner. Il peut être effrayant d'être désarmée face à des animaux, comme lorsque, lors d'une patrouille, je me suis retrouvée entre des lions et des buffles, mais nous sommes formées à prendre du recul, à nous soutenir les unes les autres et à utiliser notre cerveau.

 

POURQUOI LES BLACK MAMBAS SONT-ELLES TOUTES DES FEMMES ?

Nous avons beaucoup de qualités en tant que femmes, je pense que nous savons comment prendre soin de ce qui nous entoure. Ce domaine a toujours été dominé par les hommes et je crois que nous faisons cela pour montrer qu'une femme n'est pas obligée de rester dans une cuisine. Au début, nous avons reçu beaucoup de réactions négatives, en particulier de la part d'hommes qui nous rabaissaient. Nous avons alors dû cesser d'écouter ces nuisances et leur montrer que nous pouvions faire ce que font les hommes et que nous pouvions être fortes.

 

POURQUOI CE TYPE DE TRAVAIL EST-IL IMPORTANT ?

C’est en premier lieu pour que les touristes viennent voir les animaux : cela est bénéfique pour notre économie. Toutefois, c'est aussi pour nos enfants : je ne veux pas que mes futurs enfants entendent parler des rhinocéros dans un livre ; je veux qu'ils les voient par eux-mêmes.

 

QUEL SUCCÈS RENCONTRENT LES BLACK MAMBAS ?

Je pense que nous avons eu beaucoup de succès. Lorsque nous avons commencé, nous trouvions soixante-dix à quatre-vingts pièges par jour. Aujourd'hui, avec un peu de chance, nous n'en trouvons plus qu'un seul. En nous montrant, je pense que nous avons fait la différence. La faune s'est rétablie.

 

QU'EST-CE QUI A CHANGÉ DEPUIS LA PANDÉMIE DE COVID-19 ?

Beaucoup de choses ont changé. De nombreuses personnes travaillant dans les hébergements pour safaris ont perdu leur emploi car les touristes ne pouvaient plus venir. Cela a constitué une menace pour notre travail car celles-ci connaissaient bien les parcs et risquaient de se tourner vers le braconnage. On ne pouvait les blâmer, elles devaient subvenir aux besoins de leur famille.

Nous avons lancé un programme de distribution de colis alimentaires dans les communautés situées autour du parc afin que personne ne soit tenté. Nous sommes également allées dans les écoles pour apprendre aux enfants à cultiver leur propre nourriture. Aujourd'hui, la situation se rétablit lentement, les touristes sont revenus et les gens ont repris leur travail.

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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