"C'est humiliant": emprisonnée pour adultère en Tunisie, une cheffe d'entreprise lyonnaise témoigne

En mai dernier, Olfa, une Franco-tunisienne de 48 ans, profite d’un voyage professionnel en Tunisie pour revoir un ami. Ils prennent un selfie, qui se retrouve par erreur sur le réseau social Snapchat. Le lendemain, la police débarque dans sa chambre d’hôtel.

“C’était comme dans un film, j’ai eu peur. Ils ont pris les draps de la chambre et je les ai suivis”, raconte la cheffe d’entreprise lyonnaise au micro de RMC.

Son mari, un Franco-tunisien avec qui elle est en procédure de divorce, a porté plainte pour adultère quand il a pris connaissance de cette photo. Tout va alors très vite pour Olfa: une garde à vue, un passage expéditif devant un procureur, puis plusieurs examens médicaux très intimes.

“Vous devez expliquer à la personne qui est gynécologue pourquoi vous êtes là. C’est très humiliant”, confie-t-elle.

En libération provisoire après avoir été détenue trois mois

Olfa est ensuite emmenée dans ce qu’elle décrit comme “le cimetière des vivants”, à la prison pour femme de Manouba, près de Tunis. Les conditions de vie sont alors très difficiles: "On est 50 dans une chambre, il fait très chaud. On n'a que deux toilettes et on fait la douche dans les toilettes".

Finalement, au bout de trois mois, la Lyonnaise obtient une libération provisoire. Rentrée ce jeudi, elle a enfin pu retrouver ses enfants. "On oublie tous ses problèmes quand on revoit ses enfants", conclut la quadragénaire.

Mais la procédure n’est pas terminée. La peine devrait être prononcée à la fin de l’année. En Tunisie, l’adultère peut être passible de cinq ans de prison.