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En RDC, le journaliste Stanis Bujakera Tshiamala placé sous mandat d’arrêt provisoire

Le responsable du site « Actualié.cd » et correspondant de « Jeune Afrique » est accusé de « propagations de fausses informations » après la publication d’un article autour de la mort d’un opposant.

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Publié le 11 septembre 2023 à 13h44, modifié le 20 septembre 2023 à 17h40

Temps de Lecture 2 min.

Le journaliste Stanis Bujakera Tshiamala.

A trois mois et demi de l’élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC) l’interpellation du journaliste Stanis Bujakera Tshiamala suscite l’inquiétude sur l’état de la liberté de la presse dans le pays. Directeur de publication adjoint du média congolais Actualité.cd et correspondant de Jeune Afrique (JA) en RDC, le reporter congolais a été placé, selon JA, lundi 11 septembre, sous mandat d’arrêt provisoire (garde à vue) par le parquet de Kinshasa, après trois nuits en détention au commissariat provincial de la police de Kinshasa.

Stanis Bujakera Tshiamala a été interpellé vendredi à l’aéroport de NDjili dans la capitale alors qu’il devait se rendre à Lubumbashi « pour un séjour professionnel », rapporte le site d’information Actualité.cd. Selon MGrâce Tshiashala, l’avocat qui l’assiste, avant d’être entendu par le parquet qui a décidé de son placement en détention, le journaliste avait été auditionné à deux reprises par la commission chargée d’enquêter sur le meurtre du député Chérubin Okende Senga. Cet ancien ministre des transports, porte-parole du parti de l’opposant et candidat à la présidentielle Moïse Katumbi a été retrouvé le 13 juillet dans son véhicule, à Kinshasa, le corps présentant des traces de balles. Sa famille dénonce un assassinat « politique ».

Stanis Bujakera Tshiamala est accusé de « propagation de faux bruits » et de « diffusion de fausses informations ». Il est mis en cause par les enquêteurs sur les sources d’un article publié le 31 août sur le site de Jeune Afrique, et qui n’est pas signé du journaliste mais de la rédaction. Il y est cité un rapport attribué à l’Agence nationale de renseignement (ANR) qui met en cause les renseignements militaires dans le meurtre de l’opposant.

« Enième atteinte à la liberté de la presse »

Un rapport dont l’authenticité est contestée par les autorités congolaises qui « déplorent que des médias jugés crédibles professionnellement se soient laissés dévoyer au point de relayer un document au contenu fallacieux » et soulignent leur devoir de « lutter contre les fake news » et la « manipulation », dans un courrier adressé aux directions de Jeune Afrique et Radio France Internationale, qui a aussi publié un article sur la note de l’ANR.

Les Etats-Unis, la Belgique, la Grande-Bretagne, la Suisse et la France ont, par la voie de leurs chancelleries, fait savoir leur préoccupation. La délégation de l’Union européenne, sur le réseau social X (ex-Twitter), dit « suivre de près la détention du journaliste Stanis Bujakera ». L’ONG Human Rights Watch en RDC, tout comme Reporters sans frontières ont, elles aussi, condamné « cette énième atteinte à la liberté de la presse en RDC » et demandé que Stanis Bujakera Tshiamala soit libéré immédiatement. Contacté par Le Monde Afrique, le porte-parole du gouvernement congolais n’était pas joignable lundi.

En mars, Stanis Bujakera Tshiamala avait déjà été menacé de poursuites par le ministère de la défense pour avoir relayé un paragraphe du compte rendu du conseil des ministres publiquement distribué par le ministère de la communication. La plainte avait finalement été retirée.

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