Violences faites aux femmes : Pourquoi 80 % des plaintes sont-elles classées sans suite ?

JUSTICE 80 % des plaintes déposées sont classées sans suite et seulement 1 % de celles-ci aboutit à une condamnation pénale

Mathilde Kaczkowski
Violences conjugales : pourquoi 80 % des plaintes sont-elles classées sans suite ? — 20 Minutes
  • Chaque année environ 94.000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont victimes de viols et/ou de tentatives de viol.
  • Dans 91 % des cas, les violences sexuelles ont été perpétrées par une personne connue de la victime. Dans environ 1 cas sur 2, l’auteur des faits est le conjoint ou l’ex-conjoint de la victime.
  • « 20 Minutes » s’est entretenu à ce sujet avec l’avocate et porte-parole d’Osez le féminisme, Violaine De Filippis-Abate. Son témoignage est à retrouver dans la vidéo placée en tête de cet article.

Les chiffres sont là, posés sur la table. Chaque année, plus de 90.000 femmes déclarent avoir subi un viol ou une tentative de viol selon le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes. Moins de 10 % d’entre elles portent plainte. Et sur l’ensemble des plaintes déposées, 80 % d’entre elles sont classées sans suite. Comment l’expliquer ?

« Notre système est incapable de juger les violences faites aux femmes » s’indigne Violaine De Filippis-Abate, avocate engagée pour les droits des femmes. Derrière ce jugement sans appel, la porte-parole d’Osez le féminisme dresse un état des lieux du système judiciaire français dans son livre « Classées sans suite » aux éditions Payot.

Un parcours du combattant pour déposer plainte

En s’appuyant sur des témoignages de victimes et sur son expérience de terrain, l’autrice revient sur le statut des victimes, le manque de moyens de la justice ou encore sur le parcours du combattant pour déposer plainte. « Ça peut paraître anodin de sonner à l’interphone d’un commissariat ou d’une gendarmerie et d’expliquer que l’on vient déposer plainte, mais ça ne l’est pas, explique l’avocate. C’est extrêmement violent de se retrouver face à un mur et de verbaliser que l’on a été victime d’un viol, de violences conjugales ou d’une agression. »

La suite de son témoignage est à retrouver dans la vidéo placée en tête de cet article.