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La politique menée par les gouvernements successifs ces dernières années afin de promouvoir l'égalité entre les femmes et les hommes« ne se traduit encore que par des avancées limitées », indique la Cour des comptes dans un rapport publié ce jeudi 14 septembre. Elle recommande une meilleure évaluation des actions menées, pointant des « erreurs de méthode » malgré une mobilisation indéniable de l'exécutif sur le sujet. Le rapport, qui s'est concentré sur la politique menée de 2017 à 2022, avait été suggéré lors d'une consultation citoyenne.
Désignée « grande cause nationale » lors du premier quinquennat Macron, l'égalité entre les femmes et les hommes ne bénéficie pourtant pas d'une « stratégie globale », ni d'un « pilotage efficace ». La Cour des comptes relève ainsi une « diversité » de plans stratégiques, qui n'ont pas été consolidés « en une feuille de route unique ». « L'approche par catalogue de mesures échoue à faire en sorte que cette thématique fondamentale irrigue l'ensemble des politiques publiques », a commenté lors d'une conférence de presse Pierre Moscovici, Premier président de la Cour des comptes.
Aucun « diagnostic précis des situations et des besoins »
Le pilotage de cette politique a en outre été rendu « difficile » par « des lacunes dans la conception des mesures elles-mêmes » : nombre d'entre elles ne sont « pas fondées sur un diagnostic précis des situations et des besoins ». De plus, de nombreuses mesures « n'ont été assorties ni de moyens, ni de calendrier de réalisation, ni d'indicateurs de résultats, ni de cibles, ce qui rend leur évaluation impossible », déplorent les Sages de la rue Cambon.
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Ils recommandent ainsi de décliner le nouveau plan interministériel pour l'égalité entre les femmes et les hommes 2023-2027 en « une feuille de route mesurable et évaluable », qui précise les « moyens » alloués, les calendriers et les « cibles ». La Cour des comptes préconise également de concevoir un « programme interministériel d'évaluation des actions » menées par l'État et par les organismes qu'il finance. Pour l'heure, la lutte contre les violences conjugales et pour l'égalité professionnelle, deux chantiers devenus prioritaires, n'ont « avancé que partiellement », selon la Cour des comptes.
« L'éducation est vraiment l'angle mort de cette politique »
En ce qui concerne la lutte contre les violences conjugales, elle salue les avancées pour la protection des victimes (renforcement des dispositifs d'écoute et d'accompagnement, distribution de « téléphones grave danger ») et l'accompagnement des auteurs (qui peuvent être pris en charge dans des centres spécialisés, ou se voir imposer des bracelets anti-rapprochement). Elle regrette toutefois l'absence de mesures « pour faire évoluer les mentalités », comme celles relatives à la prévention axée sur l'éducation.
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« L'éducation est vraiment l'angle mort de cette politique, qui s'est concentrée sur les auteurs, les victimes d'aujourd'hui sans chercher suffisamment à lutter dès la formation des esprits contre l'idée qu'on peut imposer sa volonté à son conjoint par la violence », a estimé M. Moscovici. En matière d'égalité au travail, les progrès dans la réduction des inégalités dans le secteur privé restent « lents, malgré un arsenal législatif croissant depuis plusieurs décennies ».
Faudrait déjà remplacer Moscovici par une femme.
Moi je n'ai toujours pas compris comment la cour des comptes, qui est largement composée de hauts fonctionnaires qui en ...général n'ont jamais été en responsabilité pouvait, dans une position de surplomb par rapport aux administrations et au gouvernement, juger de tout et de rien avec autant d'assurance.
S'ils sont aussi bons et aussi compétents que ne dirigent-ils le pays ?
Pourtant, quand le Président actuel de la cour des comptes était ministre de l'économie et des finances de M Hollande, il na pas brillé par ses réussites.
Par curiosité, combien de femmes a la Cour des comptes, et quelle est la dernière fois ou une femme l’a présidée ?