Liban : les armes se sont tues dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué, mais jusqu'à quand ?

54 000 personnes vivent dans le camp de réfugiés palestiniens de Ain el-Heloué, dans le sud du Liban, c'est le plus grand du pays ©AFP - LAURENT PERPIGNA IBAN / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
54 000 personnes vivent dans le camp de réfugiés palestiniens de Ain el-Heloué, dans le sud du Liban, c'est le plus grand du pays ©AFP - LAURENT PERPIGNA IBAN / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
54 000 personnes vivent dans le camp de réfugiés palestiniens de Ain el-Heloué, dans le sud du Liban, c'est le plus grand du pays ©AFP - LAURENT PERPIGNA IBAN / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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Un cessez-le-feu entre en vigueur dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Heloué, dans le sud du Liban. 17 personnes ont été tuées cette semaine, une centaine blessées. Les civils sont pris dans les combats entre le Fatah et des groupuscules islamistes, soutenus par le Hezbollah et l'Iran.

Semaine sanglante, mais violences récurrentes : 17 personnes ont été tuées en une semaine, indique le site  Ici Beyrouth, et une centaine d'autres blessées à Aïn el - Heloué, dans le sud du Liban. Il s'agit du plus grand camp de réfugiés palestiniens du pays. 54 000 personnes s'y entassent, en dehors de la juridiction des forces de sécurité libanaises, précise la  BBC. Les combats opposent le Fatah, principale organisation palestinienne du président Mahmoud Abbas, et des groupuscules islamistes. Les tensions sont si récurrentes que le quotidien libanais  L'Orient - Le Jour reconnaît avoir du mal à s'y retrouver, entre les périodes de violences, depuis le mois de juillet et l'assassinat d'un membre du Fatah et les cessez-le-feu successifs, puis violés. "Au rythme où ils sont signés, si ces documents étaient édités et reliés en cuir, pour sûr qu’ils feraient s’écrouler les étagères de la Bibliothèque nationale", ironise  L'Orient-Le Jour.

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Les civils pris en étau entre le Fatah et des groupuscules islamistes : Dans le jour libanais  L'Orient-Le Jour, Gaby Nasr signe un édito incendiaire contre les "spadassins du Fatah qui sont revenus à leur vieux dada : titiller des électrons libres du camp qu’ils ont contribué, peu ou prou, à enfanter et qui ont fini par pourrir la cause palestinienne" et "les illuminés du burnous ornés du logiciel islamiste dernier cri". L'éditorialiste dénonce, pêle-mêle, "les myriades de groupuscules, de dissidents, de groupuscules, de mutins, de dissidents et autres excités de la gâchette". Certains, comme le média  Ici Beyrouth, voient dans ces affrontements récurrents à Aïn el-Heloué, la main du puissant Hezbollah libanais et de l’Iran, qui soutiennent les groupes islamistes afin de renverser le Fatah et intégrer le camp à un projet de résistance armée contre Israël. Pris entre ces deux feux, "restent ces femmes, ces enfants, ces vieillards… Chairs à canon hachées menu par les roquettes et les balles. Ils croupissent dans ce bidonville de non-droit. Un paysage bucolique façon Maison et Jardins", écrit Gaby Nasr dans  L'Orient-Le Jour, "sauf qu’au lieu de l’arroser d’eau, les Palestiniens l’arrosent de roquettes et qu’à la place du gazon, il y pousse des barbes", conclut l'éditorialiste.

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"Made in Mexico" is the new "Made in China"

Un panneau d'affichage annonce l'arrivée du constructeur de voitures électriques Tesla à Monterrey, dans l'État de Nuevo Leon, au Mexique, le 12 mars 2023.
Un panneau d'affichage annonce l'arrivée du constructeur de voitures électriques Tesla à Monterrey, dans l'État de Nuevo Leon, au Mexique, le 12 mars 2023.
© AFP - Julio Cesar AGUILAR / AFP

Le premier partenaire commercial des États-Unis n’est plus la Chine, mais le Mexique : "Made in Mexico is the new Made in China", annonce  Bloomberg. L'agence économique américaine raconte, dans un article et un podcast passionnant, comment "la nouvelle guerre froide entre la Chine et les États-Unis est une opportunité commerciale pour le Mexique" : pas de risque de ruptures de chaîne d'approvisionnement, comme pendant la pandémie avec la Chine, l'usine du monde. En important depuis le Mexique, les entreprises implantées aux États-Unis ne craignent pas d'être les victimes des tensions commerciales entre Washington et Pékin. Résultat : les États-Unis ont importé pour 236 milliards de dollars de biens du Mexique, devant le Canada (210 milliards de dollars) et la Chine (203 milliards de dollars).

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Depuis le début de l’année, les investissements directs étrangers ont augmenté de plus de 40 % au Mexique, avant même que le constructeur automobile Tesla n'investisse, depuis les États-Unis, 5 milliards de dollars pour construire une gigantesque usine à Monterrey, indique l'agence  Bloomberg. 35 000 emplois sont à la clé, dans cette ville du nord-est du Mexique. Depuis cette annonce, une trentaine de fournisseurs de Tesla se sont déjà délocalisés dans la capitale de l'État du Nuevo León. D'autres constructeurs, comme General Motors, Kia Motors et BMW suivent le mouvement, pour produire des véhicules électriques au Mexique. C'est bien simple, "depuis les années 1990 et la signature de l’ALENA — l'Accord de libre-échange nord-américain, jamais le Mexique n'a exercé un tel attrait auprès des investisseurs", estime Bloomberg. Les propriétaires fonciers locaux se frottent les mains ; ils vendent ou louent des sites industriels à la pelle.

Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador confirme l'installation de l'usine d'assemblage automobile Tesla au Mexique, lors d'une conférence de presse
Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador confirme l'installation de l'usine d'assemblage automobile Tesla au Mexique, lors d'une conférence de presse
© Getty - Luis Barron / Eyepix Group/Future Publishing via Getty Images

Les Mexicains vont-ils s'enrichir, aussi, grâce à ses investissements industriels venus des Etats-Unis ? Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador se félicite pour son bilan économique : les marques d’électronique et d’appareils électroménagers investissent dans le centre du pays, alors que dans l’Ouest, ce sont des industries aérospatiale et plastique qui s'implantent près de la frontière avec la Californie, indique  Bloomberg. L'agence économique tempère cet enthousiasme politique : jusqu'à présent, les importations du Mexique vers les États-Unis n'ont pas vraiment profité aux salariés mexicains. Ce sont les entreprises au nord du Rio grande qui sont les gagnantes de ce nouveau "Made in Mexico". À Monterrey, par exemple, où s'installe Tesla, "les habitants ont fait la queue pour remplir des conteneurs d'eau potable lors d'une pénurie", sans compter des coupures d'électricité régulières.

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Le Mexique reste un nouvel Eldorado pour les entreprises chinoises, indique le  New York Times, qui veulent préserver leurs ventes vers les États-Unis. "Bill Chan n'avait jamais mis les pieds au Mexique, et encore moins dans la région désertique du nord du pays, où il a brusquement décidé de construire une usine d'une valeur de 300 millions de dollars. Mais ce détail semble insignifiant au regard de la pression exercée pour s'adapter à une économie mondiale en pleine mutation". En janvier 2022, l'entreprise de M. Chan, Man Wah Furniture Manufacturing, l'une des plus grandes entreprises chinoises d'ameublement, est confrontée à de graves difficultés pour acheminer les canapés de ses usines en Chine vers ses clients aux États-Unis. Les prix du transport maritime montent en flèche. Washington et Pékin sont engagés dans une guerre commerciale féroce. "Notre principal marché est les États-Unis, nous ne voulons pas le perdre", confie, au   New York Times, Bill Chan, impatient de fabriquer ses produits du côté nord-américain du Pacifique. "Suivant la voie tracée par les entreprises japonaises et sud-coréennes, les sociétés chinoises établissent des usines qui leur permettent d'apposer l'étiquette "Fabriqué au Mexique" sur leurs produits, puis de les expédier par camion aux États-Unis", sans payer des droits de douane exorbitants. L'intérêt des fabricants chinois pour le Mexique s'inscrit dans une tendance plus large connue sous le nom de "nearshoring". Les entreprises internationales rapprochent leur production de leurs clients afin de limiter leur vulnérabilité aux problèmes de transport et aux tensions géopolitiques.

Deux postes de journalistes ouverts pour suivre (uniquement) Taylor Swift et Beyoncé

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USA Today, le journal le plus diffusé aux Etats-Unis, ouvre deux postes de reporters, uniquement consacrés à Taylor Swift et Beyoncé : Nouvelle preuve, s'il en fallait, de l'importance de ces chanteuses dans l'industrie musicale.  Eras Tour, la tournée mondiale de Taylor Swift comporte 146 dates dans des stades qui affichent déjà complets. Elle pourrait rapporter "2,2 milliards de dollars rien qu'en ventes de billets en Amérique du Nord", selon les données d'une enquête d'août de la société de recherche QuestionPro fournies exclusivement à  CNN. Le président de la FED, la banque centrale des États-Unis, a reconnu un effet "Taylor Swift", sur la première économie mondiale, s'enthousiasme le  Wall Street Journal. Même phénomène signalé en Suède ou Royaume-Uni, en juin dernier, pour Beyoncé, rappelle la  BBC.

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Questions sur l'état du journalisme, aujourd'hui : USA Today ne veut-il pas simplement faire du clic, et donc du fric avec ces reportages consacrés à Beyoncé et Taylor Swift, se demande  le magazine musical Rolling Stone. Et n'est-ce pas le signe d'un conformisme musical, puisqu'il s'agit d'"étancher la soif de fans, avec un regard sur le flux constant de contenus sur les plateformes en ligne" ? Cela ne ferait qu'agrandir le fossé, aussi, avec l'attention portée aux artistes indépendants ou celles et ceux qui débutent. Que dire de l'argent, dépensé pour ces futurs reporters payés 21 à 50 dollars de l'heure, selon le site Deadline ? Sans compter les nuitées d'hôtel, le bilan carbone déplorable pour suivre une tournée mondiale, tout cela ne serait-il pas mieux investi dans d'autres formes de journalisme, social ou d'investigation ? Des journalistes et acteurs locaux, aux États-Unis, en sont convaincus. Le  New York Times et le site  Deadline rappellent que le groupe USA Today n'a cessé, ces dernières années, de supprimer des emplois : 400 postes, l'an dernier.

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