"Quand je suis arrivée en quatrième, on a essayé de me tuer" : une victime de harcèlement témoigne

Anne-Liz Deba, sur France Inter, le 19 septembre 2023. ©Radio France - France Inter
Anne-Liz Deba, sur France Inter, le 19 septembre 2023. ©Radio France - France Inter
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Anne-Liz Deba, sur France Inter, le 19 septembre 2023. ©Radio France - France Inter
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Frappée, insultée, aspergée d’essence, Anne-Liz Deba a vécu l’enfer lors de ses années au collège, harcelée par d’autres élèves. Elle dénonce l’inaction du collège et du rectorat.

Chaque année, près d’un million d’enfants sont victimes de harcèlement scolaire chaque année dans notre pays. Lundi, le ministre de l'Education nationale  Gabriel Attal a demandé un "électrochoc à tous les niveaux" dans la lutte contre le harcèlement scolaire aux recteurs d’académie, après la mort de Nicolas, adolescent de Poissy (Yvelines). Ils'est suicidé à la rentrée après s'être plaint de harcèlement.

Pendant plusieurs années, Anne-Liz Deba, 21 ans, a vécu un calvaire dans son collège. Aujourd’hui, elle témoigne et aide les victimes à remonter la pente. Elle témoigne sur France Inter.

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"J’ai commencé à être harcelé en sixième, car j’avais des bonnes notes. J’étais la tête de Turc. On me disait "tu n’es qu’un intello, tu vas encore avoir 18 etc". Au fil des mois, cela s’est transformé en harcèlement sexuel. On me disait "t’es une pute", t’es une salope, suce-moi. Ils disaient ça, car j’étais une fille dans un collège avec des personnes qui avaient des mentalités très anciennes, je suppose. J’ai été prise pour cible pour mes bonnes notes."

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Le manque d'écoute de l'équipe pédagogique

"Quand j’ai commencé à être harcelée par rapport à mon physique, car on me traitait de grosse, j’en ai parlé à ma mère. Il y a eu un rendez-vous avec l’administration de l’école. On lui a dit que c’était des jeux d’enfants, ils sont juste jaloux, ça va passer."

"C’était vraiment quotidien. C’était des insultes en sixième, puis des coups en cinquième. On me frappait dans les couloirs. Je me rappelle d’une fois où j’ai été tabassé dans les couloirs par une quinzaine de personnes. Quand je suis allé expliquer la situation a une surveillante, elle m’a répondu que je me faisais des films, "ce sont des garçons, ils sont amoureux de toi, ce n’est rien". J’ai 12 ans, je me dis si c’est une blague. À cet âge, la voix de l’adulte, c’est la voix de la raison. Je ne tiens pas. Je pleure tous les soirs, je commence à me mutiler, à avoir des troubles du comportement alimentaire, je n’arrive plus à travailler."

Aspergée d'essence devant l'école

"Arrivé en quatrième, on m’a agressé, on a essayé de me tuer. On m’a tendu un guet-apens. Les personnes qui me harcelaient m’ont attendu à la sortie de l’école et m’ont vidé un bidon d’essence entièrement sur moi avant de me menacer de me brûler vive avec un briquet. Je pensais que c’était fini. Je vais porter plainte. Elle est classée sans suite. On se plaint au rectorat. On a refusé que je parte de l’école pour la sécurité. J’ai eu un garde du corps au sein de l’école pour me "protéger"."

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