"Il me disait que s’il me voyait avec quelqu’un, il me tuerait." Ce jeudi 21 septembre 2023, Mediapart publie une enquête édifiante : le présentateur-vedette de M6 et agent immobilier Stéphane Plaza aurait, selon trois témoignages d’anciennes compagnes, été violent physiquement et psychologiquement avec elles.

Accusé d'avoir cassé les doigts de sa compagne

Dans cet article, la journaliste Sarah Brethes enquête sur l’homme qui se positionne sur les réseaux sociaux comme "un allié des femmes victimes de violences".

Jade (le nom a été modifié), qui a eu une relation avec l’animateur pendant plusieurs années, affirme avoir été victime de violences de sa part. Si elle n’a pas souhaité témoigner directement auprès du site d'investigation, celui-co a pu se procurer "son témoignage écrit, confié à un huissier de justice en mai 2022". Selon son récit, Stéphane Plaza, qui aurait souhaité que leur relation reste secrète, l’aurait blessée à la main en avril 2022 alors qu’elle aurait "révélé sa relation avec l’agent immobilier à une femme qui affirmait être sa compagne".

Vidéo du jour

En colère, et alors qu’il serait entré dans son appartement, il aurait dit à la jeune femme "pétrifiée par la peur" : "On va parler une dernière fois de ce qui s’est passé", relaie Mediapart. "Puis il s’est levé d’un coup et s’est mis à me hurler dessus, à quelques centimètres de mon visage. Par réflexe de défense, j’ai mis les mains devant moi, à hauteur de mon torse. Il a alors saisi ma main au niveau des doigts et les a retournés avec violence. J’ai hurlé de douleur. Trois de mes doigts pendaient, ils sont devenus rapidement violets et gonflés", peut-on lire dans son témoignage retranscrit dans cette enquête.

Après cette scène, s'en seraient suivis des insultes - "tu fermes ta gueule (sic)" - et d’autres gestes violents. "Il l’aurait ensuite 'plaquée contre un mur, son avant-bras en travers de sa gorge', avant de lui lâcher 'Je ne sais pas si tu sais ce que c’est, la souffrance. Mais maintenant tu vas vraiment souffrir, j’espère que tu es prête pour la suite.'", cite le média qui révèle l'affaire. "Je me suis dit : "Il va me tuer", poursuit Jade. La voisine de cette dernière, qui a témoigné auprès de l'huissier également, est ensuite intervenue car elle affirme avoir entendu des hurlements.

Après avoir fait une radio, le médecin constate que la jeune femme souffre "d'une fracture de l’annulaire avec arrachement osseux, et deux luxations au niveau des articulations du majeur et de l’index", détaille la journaliste de Mediapart qui a pu consulter son certificat médical. 

Menaces et manipulations 

L'enquête s'appuie sur plusieurs captures d’écrans de messages entre Stéphane Plaza et Jade. Dans une de leurs conversations, il lui dit alors qu’elle lui envoie une photo de son doigt fracturé : "Mince, quelle force j’ai", avant de s'excuser.

En parallèle de sa relation avec Jade, Stéphane Plaza est en couple avec Eva (nom d’emprunt) durant un an. En septembre 2022, elle raconte à Mediapart avoir subi, comme Jade, des violences et de menaces de sa part. Elle a d’ailleurs déposé une main courante, consultée par le média, car il refusait de lui rendre ses clés. "J’ai peur de lui", ou encore, "Il me disait que s’il me voyait avec quelqu’un, il me tuerait", écrit-elle.

Récit similaire d'une troisième femme, Julia. Alors que l'agent immobilier passe un week-end à Vienne avec elle en septembre 2021, Julia apprend qu’il est infidèle et le confronte lors d’un dîner au restaurant. "Il est devenu fou, il a pété un câble. Il a levé sa fourchette dans ma direction et s’est mis à me menacer. J’ai tout ravalé et j’ai arrêté d’en parler car il m’a fait très peur", raconte-t-elle à la journaliste de Mediapart.

L'enquête nous apprend aussi que dans son répertoire téléphonique, l'animateur-star aurait renommé plusieurs de ses conquêtes et aurait appelé l'une d'elle "la pute (sic)".

Stéphane Plaza nie les faits

Stéphane Plaza nie les faits qui lui sont reprochés. Il n’a pas répondu aux questions de Mediapart. L’avocate de Stéphane Plaza, Me Plumet, dénonce cependant "des allégations totalement extrapolées, voire mensongères" et des "accusations fantaisistes".

Elle affirme que son client a déposé "une plainte pénale pour harcèlement et cyber-harcèlement au mois de juin de cette année" et que "les faits sont suffisamment graves pour que Monsieur Plaza craigne pour sa vie, comme il l’a indiqué au procureur de la République".

Les personnes visées par cette plainte n’ont pas été notifiées par la magistrate.