Au Mozambique, le fléau des grossesses précoces

Plus de la moitié des adolescentes, âgées de 15 à 19 ans, sont actuellement enceintes dans la province de Cabo Delgado, dans le nord du Mozambique, indique le quotidien mozambicain  Noticias. Derrière ces chiffres fournis par l'Institut national des statistiques, rappelle la  BBC, il faut s'imaginer ce que représentent ces grossesses précoces, pour ces jeunes filles : elles ne sont pas encore sorties de l'enfance qu'elles se retrouvent déjà à avoir un enfant. Avec tout ce que cela implique comme viols et mariages forcés. "Ces données sont inquiétantes", reconnaît le ministère de l'Éducation au Mozambique, cité par le journal Noticias et  l'agence de presse portugaise Lusa.

Des vies brisées, dans une province confrontée à une insurrection djihadiste :  VOA, le service de radiodiffusion international financé par le gouvernement des États-Unis, est parti à la rencontre de Marina, une adolescente de 17 ans qui témoigne sous un nom d'emprunt. L'adolescente a quitté l'école à 15 ans, quand elle est tombée enceinte. Elle dit avoir eu honte de revenir en classe et elle a dû, ensuite, s'occuper de son fils. À noter, le père n'apparaît pas dans ce reportage de VOA, seulement la grand-mère de Marina. Les grossesses précoces qui concernent la moitié des jeunes filles de 15-19 dans la province de Cabo Delgado, constituent "un défi supplémentaire, pour cette province", selon les autorités. Cabo Delgado est une région riche en pétrole, en gaz et en rubis, rappelle la  BBC, mais elle fait face à une insurrection djihadiste, depuis 2017, menée par des militants liés au groupe État islamique. Quatre mille personnes sont mortes. La violence a forcé plus d'un million de Mozambicains à quitter leur foyer et près de 200 écoles ont été détruites dans les combats.

Les grossesses précoces, un problème à l'échelle de tout le Mozambique : Dans les zones rurales des provinces de Nampula et de Zambézia, où les journalistes se font rares, note VOA, les jeunes filles sont nombreuses, aussi, à avoir abandonné l'école à cause de ces grossesses précoces non désirées. Un cycle de violence sexuelle et de pauvreté se perpétue au Mozambique. Sept femmes sur dix ne savent ni lire ni écrire. À l'ouverture de l'assemblée générale des Nations unies, la Norvège a annoncé, mardi, une aide de près de 3 millions de dollars à la région de Cabo Delgado, indique  l'agence de presse Lusa.

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