Le livre, seul "antidote" face aux écrans, selon le neuroscientifique Michel Desmurget

L'auteur de "Faites-Les Lire !", Michel Desmurget est également directeur de recherche à l’Inserm. ©Maxppp - Philippe Lavieille
L'auteur de "Faites-Les Lire !", Michel Desmurget est également directeur de recherche à l’Inserm. ©Maxppp - Philippe Lavieille
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L'auteur de "Faites-Les Lire !", Michel Desmurget est également directeur de recherche à l’Inserm. ©Maxppp - Philippe Lavieille
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Marion L'Hour et Ali Baddou reçoivent Michel Desmurget, docteur en neurosciences et directeur de recherche à l’Inserm. Il est l'auteur de “Faites-les lire ! Pour en finir avec le crétin digital”, sorti le 22 septembre aux éditions du Seuil.

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“Faites-les lire”, ce n’est ni un ordre, ni une injonction, assure le docteur en neurosciences Michel Demurger. “C'est un cri du cœur, c'est-à-dire que quand on va dans la littérature, on s'aperçoit qu’il y a plein de choses qui sont bénéfiques au développement de l'enfant, comme le sport, la musique, l'art, etc. Mais quand on regarde les études, on s'aperçoit qu'il n'y en a aucune qui a des effets aussi profonds, aussi unanimes que la lecture. Du coup, on a envie de dire aux parents ‘Mettez vos enfants devant des livres, lisez avec eux’”, explique celui qui signe “Faites-les lire ! Pour en finir avec le crétin digital”, trois ans après “La fabrique du crétin digital”.

Dans cet ouvrage, il interpelle à la fois les parents, les enfants, les ados et tous ceux qui s'interrogent sur la place de la lecture aujourd'hui dans notre société et sur la façon aussi dont lire pour le plaisir peut développer notre intelligence. “Je crois que la bonne nouvelle, c'est qu'il y a très peu d'enfants qui n'aiment pas qu'on leur lise des histoires. Et la lecture qui commence très tôt dans la première année de l'enfant, la lecture partagée, c'est effectivement une source de plaisir importante. En fait, la lecture personnelle, ça n'est qu'une transition du plaisir de la lecture partagée vers la lecture personnelle.”

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"Je n'ai pas trouvé d'activité autre que la lecture qui a des effets aussi profonds"

“La question n’est pas tellement de savoir comment leur donner le goût du plaisir, c'est comment faire que, quand ils arrivent à l'adolescence ou un peu avant, ce goût du plaisir ne s'étiole pas et ne s'effondre pas face à l'attrait des écrans notamment”, précise Michel Demurger. Pour lui, le livre est “l’antidote” face aux écrans. “Je n'ai pas trouvé, moi, d'activité, de loisir, d'activité informelle, d'activité qu'on peut faire en famille, autre que la lecture pour le plaisir qui a des effets aussi profonds”, répète-t-il.

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“La première chose à faire, c'est de donner les bases et les prérequis qui vont permettre progressivement, à l’enfant, tout seul, d'entrer dans la lecture personnelle” , insiste le chercheur. “Et il y a beaucoup de choses qui se passent, effectivement, à travers les interactions familiales, les interactions autour du livre, la lecture partagée” , qu’il ne faut “surtout pas s'arrêter trop tôt” , recommande-t-il.

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