Premiers cas de maladie hémorragique épizootique en France : l’UE restreint les exportations de bovins

Selon le laboratoire national de référence de santé animale de Maisons-Alfort (ANSES), le virus a été détecté en France dans trois élevages situés dans les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées. [Ramiraise / Shutterstock]

L’UE impose l’arrêt de l’exportation de bétail depuis le sud-ouest de la France, alors que la maladie hémorragique épizootique (MHE) a été détectée pour la première fois dans l’hexagone. La Confédération paysanne redoute les « conséquences dramatiques » d’une telle règlementation.

Le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a confirmé jeudi (21 septembre), l’arrivée en France de la maladie hémorragique épizootique (MHE) qui touche les animaux sauvages (cervidés) et d’élevage, en particulier les bovins et autres ruminants.

Cette maladie virale originaire d’Amérique du Nord est arrivée en Europe fin 2022 en Sardaigne, avant de toucher le reste de l’Italie, l’Espagne et le Portugal. La MHE se transmet par des moucherons piqueurs (culicoïdes), qui se déplacent au gré des vents, et provoquent différents symptômes chez les animaux (fièvre, amaigrissement…), et entraînent parfois leur mort.

Selon le laboratoire national de référence de santé animale de Maisons-Alfort (ANSES), le virus a été détecté en France dans trois élevages situés dans les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées.

Arrêt des exportations

Comme d’autres maladies animales, la MHE est réglementée au niveau européen. En cas de contamination, les États membres doivent impérativement procéder à une surveillance de l’évolution du virus. L’UE applique également des restrictions commerciales.

Si le commerce du bétail sera maintenu sur le territoire français malgré la MHE, la réglementation européenne (UE/206/2010« interdit l’envoi, vers d’autres États membres de l’Union européenne à des fins d’élevage, de tout ruminant provenant des exploitations situées dans le rayon de 150 kilomètres autour de chaque foyer », écrit le ministère.

La Confédération paysanne du Pays basque (ELB) confirme dans un communiqué que les échanges avec les États membres de l’UE, notamment l’Espagne et l’Italie, sont interdits depuis mercredi. Ces restrictions concernent tous les élevages présents dans cinq départements du sud-ouest (64, 65, 40, 32, 31, et 09) et dans une partie de sept autres départements (40, 33, 47, 82, 81, 11 et 66), selon le ministère.

« L’envoi direct pour abattage dans un autre État membre demeure quant à lui possible », ajoute-t-il.

La France exporte chaque année 1,5 million de bovins vivants, pour l’engraissement, la reproduction ou l’abattage. L’Espagne, l’Italie et l’Algérie font partie des principaux clients.

« Conséquences dramatiques pour les élevages »

La Confédération paysanne a réagi à ces réglementations qu’elle juge « drastiques », d’autant plus « pour une maladie purement commerciale qui n’est pas transmissible à l’Homme et provoque peu de signes cliniques chez les ruminants et quasiment aucune mortalité ».

Non transmissible à l’Homme, 10 % des bovins contaminés présentent des signes cliniques, et moins de 1 % en meurent, avance l’ELB.

Pour le syndicat national, « [les règlementations] auront des conséquences dramatiques pour les élevages, dans le contexte actuel des filières : plus d’un tiers des bovins de race allaitante sont destinés à être exportés à l’étranger, principalement en Italie et en Espagne. C’est donc le revenu des éleveurs et des éleveuses qui est directement menacé par ces mesures commerciales ».

Jeudi, le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a annoncé avoir engagé des discussions avec les organisations professionnelles « pour faciliter le recouvrement des flux commerciaux vers les États membres et les pays tiers désireux de maintenir leurs approvisionnements en provenance de France ».

D’après l’agence sanitaire européenne (EFSA) les conditions climatiques de l’UE « sont favorables à une circulation soutenue du virus de la MHE dans l’UE ».

Grippe aviaire : la Commission harmonise les règles relatives à la vaccination animale

Dans le cadre des efforts déployés pour faire face à la plus grande épidémie de grippe aviaire observée à ce jour dans l’UE, la Commission européenne a annoncé de nouvelles règles visant à uniformiser la vaccination des animaux contre les maladies les plus grave.

Inscrivez-vous à notre newsletter

S'inscrire