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Viol d'une octogénaire chez elle en Dordogne : au procès, le portrait inquiétant du jeune accusé

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Un jeune de 25 ans est jugé depuis ce lundi devant les Assises de la Dordogne, pour le viol d'une veuve de 88 ans chez elle à Thiviers il y a deux ans. Au premier jour du procès, les experts ont brossé de l'accusé le portrait d'un psychopathe.

Le procès s'est ouvert lundi 25 septembre au matin, devant la cour d'assises de Périgueux. Le procès s'est ouvert lundi 25 septembre au matin, devant la cour d'assises de Périgueux.
Le procès s'est ouvert lundi 25 septembre au matin, devant la cour d'assises de Périgueux. © Radio France - M. B.

Les faits sont monstrueux, alors on s'était imaginé un monstre. Mais quand l'accusé s'installe dans le box vitré de la cour d'assises, encadré par les gardes de l'administration pénitentiaire, on se prend à être surpris. Il est plutôt bel homme. Martiniquais, fine moustache et pommettes saillantes, grand et baraqué. Les expertises du psychologue et du psychiatre, qui ont duré presque trois heures au premier jour du procès, dessinent pourtant un portrait inquiétant du beau jeune homme.

Dylan A. est renvoyé devant la cour d'Assises de la Dordogne pour le viol d'une veuve de 88 ans, de nuit, chez elle, pendant un cambriolage, il y a deux ans. L’ADN, les témoins, ses condamnations passées pour des agressions sexuelles sur des jeunes filles, tout l’accuse.

Personnalité psychopathique

"Je n’ai pas l’habitude de dire ça" commence le psychiatre de l'hôpital de Cadillac dans sa blouse blanche à l’écran, dans la toute petite salle vidéo où les jurés se sont déplacés pour l'audition par visio-conférence, presque collés à l’accusé et ses gardes : "Je n’ai pas l’habitude de dire de quelqu’un que c’est un psychopathe, surtout chez un garçon de 25 ans". Mais le médecin assure que l’accusé coche toutes les cases. L’absence d’empathie, la délinquance, précoce et répétée, le manque de mots pour justifier ses actes, l'absence de honte.

Quand une de ses ex éclate en sanglots à la barre en disant : "Il a touché ma fille", l'accusé garde un regard de glace. Quand l'avocate de la partie civile, Me Sabine Julien, lui parle de ses condamnations passées, il rejette la faute sur les victimes. L'avocate hausse les sourcils : "Donc vous dites que ce sont des erreurs judiciaires ?".

"Un risque de récidive de presque 100%"

"Statistiquement, il a un risque de récidive de presque 100%", ose l'expert. D’ailleurs, selon les psys, le jeune homme n’a aucune attirance pour les vieilles dames. Ce viol, c’était juste pour satisfaire un plaisir immédiat. "Peu importe qui il avait en face, une fille de 20 ans", ou de 88, affirme le médecin.

Les deux experts le disent en chœur, c’est quelque chose qui vient de l’enfance. Le jeune homme est né en Martinique. Son père ? "Il a jamais servi à rien", balaie le jeune homme. Sa mère ? Partie au SMA, le service militaire adapté à Périgueux, quand il est encore tout petit. Quand la présidente l'interroge sur cet abandon, il tonne : "Je n'ai pas envie d'en parler".

Une enfance d'abandons

"Si vous aviez un mot pour définir votre mère?", demande l'une de ses avocats, Me Eléonore Trouvé. "Le chien de l'enfer", répond l'accusé. Une mère qui lui a donné des coups de câble, l'a abandonné à un oncle violent qui le faisait s'asseoir à genoux sur les cailloux pour un "cahier oublié à l'école". Le pire ? C'est que la personne qui l’a peut-être le plus aimé dans sa vie, c’était sa grand-mère.

"C'est votre mère qui vous a dénoncé", fait remarquer à l'accusé l'autre de ses avocats, Me Reda Hammouche : "Qu'est-ce que ça vous a fait ? - Juste rajouter un peu de haine", répond Dylan A. Durant ces trois jours d'audience, les deux avocats de la défense vont faire leur possible pour humaniser leur client. Ils ont obtenu une première victoire. Quand la présidente lui a demandé s’il reconnaissait le viol, au début de l'audience, l'accusé s'est levé, et il a dit : "Je reconnais". Mollement, mais il l'a reconnu. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

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