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"C'est la solution la plus économique que j'ai trouvée", quand des étudiants dorment au camping à Rennes

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En attendant de trouver un toit, c'est le système D. Ces jeunes étudiants sont installés provisoirement au camping des Gayeulles, au nord de Rennes. Selon le Crous, il manque 1.500 places dans les résidences de la ville, hors parc privé.

Malicia, 20 ans, et Jeanne, 19 ans, se sont installées au camping des Gayeulles à la rentrée. Malicia, 20 ans, et Jeanne, 19 ans, se sont installées au camping des Gayeulles à la rentrée.
Malicia, 20 ans, et Jeanne, 19 ans, se sont installées au camping des Gayeulles à la rentrée. © Radio France - Marie Maison

"Les joies du camping", commente Jeanne, les bras occupés à chasser l'eau accumulée sur sa tonnelle. Âgée de 19 ans, l'étudiante en formation de Moniteur-éducateur n'a pas trouvé de logement depuis sa rentrée, le 6 septembre dernier. Au nord-est de Rennes, ils sont une petite dizaine à vivre au camping des Gayeulles, en attendant de trouver un chez-soi.

La ville compte quelque 72.000 étudiants et peine à répondre à l'afflux de septembre. Le Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (CROUS) estime qu'il lui manque au moins 1.500 logements, hors parc privé. Cette année, l'organisme a reçu en moyenne quatre candidatures pour une place, révélait fin août Yann-Eric Prouteau, directeur général du CROUS Bretagne. Alors pour ceux qui ont reçu leurs réponses d'admission trop tard, comme Jeanne, pas la peine d'espérer une réponse positive.

"Plus difficile d'aller à l'école et d'être à 100%"

La Sarthoise originaire du Mans dort dans la caravane prêtée par ses parents : "Je n'ai pas de sanitaires, j'ai juste la cuisine, la gazinière, l'électricité - ce qui est déjà pas mal. Quand il pleut, c'est plus galère, tout est mouillé. Il commence à faire un peu plus froid aussi. Pour l'instant, ça passe encore, comme les températures ne sont pas trop basses."

Autour de la table de camping, Malicia, 20 ans, suit, elle aussi, des études pour devenir monitrice-éducatrice. Elle vit dans son camion, en attendant de s'installer dans une maison louée par des amis : "C'est plus dur en termes de fatigue. C'est plus difficile d'aller à l'école et d'être à 100%, on n'est pas hyper disponibles. On profite d'être à l'intérieur pour se réchauffer, parce qu'après, on sait qu'on passe la soirée dans le froid." Grâce à la connexion wifi mise à disposition gratuitement par le camping, les deux amies assurent qu'elles arrivent à réviser le soir.

Cet été, Jeanne travaillait et elle le reconnait, elle n'a pas pris le temps de chercher avant la rentrée. Dorénavant, l'étudiante prend son mal en patience : "Je me dis que maintenant, autant attendre octobre, quand les gens arrêtent leur formation. J'aurais plus de chance. Mais je commence à me dire qu'il va falloir que je passe par une agence, même si ça coute plus cher à cause des frais." Même si ses parents la soutiennent en cas de nécessité, elle résume : "Qui dit étudiant, dit pas de thune. Je suis animatrice, mais que pendant les vacances et on ne gagne pas tant que ça."

450 euros le mois

Sur un autre emplacement du camping des Gayeulles, une de leur camarade a installé deux tentes igloos : une pour ses affaires et l'autre pour dormir, expliquent les jeunes femmes. Théo, 21 ans, a eu plus de chance : ses parents lui ont prêté le camping-car familial.

Situé à 20 minutes du campus de Rennes 2 à vélo, le camping reste une alternative peu coûteuse : "C'est à peu près entre 400 et 450 euros par mois. C'était un choix parce que j'ai l'habitude du camping-car et le Airbnb, c'était plus cher que le camping. C'est la solution la plus économique que j'ai trouvée." Résigné, il lance : "C'est assez folklore, c'est moins confortable qu'un appartement, mais bon, ça se fait." Le campeur vient de trouver un studio dans une résidence privée, où il pourra emménager à partir de novembre.

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