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Arménie : la France va ouvrir un consulat dans une région convoitée par l’Azerbaïdjan

Catherine Colonna, la ministre des Affaires étrangères, a également annoncé le «renforcement de la coopération de défense» avec Erevan.

La France, aux liens historiques très forts avec l’Arménie, veut prévenir une invasion azérie dans le sud du pays. Pour dissuader Bakou, et assurer l'Arménie de son soutien, Catherine Colonna, la ministre française des Affaires étrangères, a annoncé ce 26 septembre à l'Assemblée nationale l'ouverture d'une antenne consulaire dans la région. Paris va «également renforcer sa coopération de défense avec l'Arménie. [...] Un attaché de défense sera présent à l'ambassade de France à Erevan», a ajouté la locataire du quai d’Orsay.

La région méridionale du Syunik est convoitée ouvertement par le président Ilham Aliev afin d’obtenir une continuité territoriale avec l'exclave du Nakitchevan en créant le «corridor de Zanguezour». In fine, il réaliserait un vieux rêve panturc du «monde turc» qui relierait la Turquie, l'Azerbaïdjan à l'Asie centrale. Après la chute de l'Artsakh (nom arménien du Haut-Karabakh, région azérie majoritairement peuplée d'Arméniens, NDLR), nombre d'observateurs s'inquiètent d'une offensive de Bakou dans cette région.

«Ce sont des preuves tangibles de la présence de la France aux côtés de l’Arménie», s’est félicitée Catherine Colonna, qui a également taclé Moscou : «L’abandon de l’Arménie par la Russie et la complicité de la Russie avec les opérations militaires de l’Azerbaïdjan rendent encore plus nécessaires une action diplomatique internationale». La ministre a insisté pour que l’Europe s’engage davantage aux côtés de la France en Arménie. «Elle doit prendre acte avec nous et agir pour le respect territorial de l’Arménie et pour préserver le droit des Arméniens du Haut-Karabakh de vivre dans le respect de leurs droits historiques au Haut-Karabakh. Merci d’encourager l’action diplomatique de la France en Arménie, pas seule. Elle en a besoin», a conclu Catherine Colonna répondant à Emmanuelle Anthoine, députée LR de la Drôme.

L’accord de cessez-le-feu de 2020, à la suite de l’offensive azérie victorieuse au Haut-Karabakh, prévoyait une garantie arménienne des liaisons économiques et de transports entre l’Arménie et les deux parties de l’Azerbaïdjan, via le Syunik. Mais Bakou rejette la souveraineté arménienne sur ce «corridor du Zanguezour». De plus, cette région, qui contient aussi du cuivre, du zinc et du molybdène, couperait Erevan de son allié iranien. Téhéran a fait savoir qu’elle protégerait l’intégrité territoriale arménienne.

Arménie : la France va ouvrir un consulat dans une région convoitée par l’Azerbaïdjan

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37 commentaires
  • Omar Trecoul

    le

    Ce que peut faire la France de plus utile, c'est de mettre au point des dispositifs de lutte anti-drones (type Bayraktar et israéliens) et d'en fournir un grand nombre aux Arméniens. Les Azerbaïdjanais sont forts au tir au pigeon, moins au combat rapproché.

  • Mayotte

    le

    Ce n'est pas à la hauteur de la France ni de la tragédie

  • argel75

    le

    La France de Macron agite ses petits bras pour donner l'impression médiatique de faire quelque chose. Ce n'est pas du tout à la hauteur.

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