ESCALADELa Corée du Nord inscrit dans sa Constitution son statut d’Etat nucléaire

Corée du Nord : Pyongyang inscrit dans sa Constitution son statut d’Etat nucléaire

ESCALADEIl y a un an, la Corée du Nord a annoncé une nouvelle doctrine rendant « irréversible » son statut de puissance nucléaire
Le leader de la Corée du Nord Kim Jong-un, lors d'une réunion du Politburo à Pyongyang le 20 septembre 2023.
Le leader de la Corée du Nord Kim Jong-un, lors d'une réunion du Politburo à Pyongyang le 20 septembre 2023. - Korean Central News Agency via AP / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L’apaisement n’est pas à l’ordre du jour autour de la péninsule coréenne. La Corée du Nord a en effet inscrit son statut d’Etat nucléaire dans la Constitution, a annoncé le numéro 1 du pays, dans un discours rapporté ce jeudi matin par l’agence de presse officielle KCNA.

« La politique de construction de la force nucléaire de la RPDC est devenue permanente en tant que loi fondamentale de l’Etat », a déclaré Kim Jong-un, utilisant l’acronyme officiel de la Corée du Nord. Il a ajouté, lors d’une réunion de l’Assemblée populaire qui s’est tenue mardi et mercredi, « que personne n’est autorisé à bafouer » la loi fondamentale de l’Etat, selon KCNA.

Six essais nucléaires entre 2006 à 2017

Il y a un an, la Corée du Nord, qui a déjà procédé à six essais nucléaires de 2006 à 2017, a annoncé une nouvelle doctrine rendant « irréversible » son statut de puissance nucléaire, et l’autorisant à mener une frappe atomique préventive en cas de menace existentielle contre son régime.

En inscrivant cette fois le statut d’Etat nucléaire dans la Constitution elle-même, l’Assemblée est allée encore plus loin, amenuisant les espoirs de dénucléarisation du Nord. « Il s’agit d’un événement historique qui fournit un puissant levier politique pour renforcer de manière remarquable les capacités de défense nationale », a d’ailleurs déclaré Kim Jong-un.

Le leader nord-coréen a également accusé Washington, Séoul et Tokyo d’avoir formé une « alliance militaire triangulaire » qui a « finalement abouti à l’émergence d’une version asiatique de l’Otan, la première cause de guerre et d’agression ». Il s’agit, selon lui, « de la pire menace réelle, et non d’une rhétorique menaçante ou d’une entité imaginaire ».

La péninsule « au bord d’une guerre nucléaire »

A la tribune de l’ONU, fin septembre, Pyongyang avait déjà prévenu, par la voix de son ambassadeur aux Nations unies, que la péninsule coréenne était « au bord d’une guerre nucléaire », pointant du doigt la politique américaine en Asie. Les observateurs occidentaux redoutent que Pyongyang procède à un nouvel essai nucléaire. « Si la Corée du Nord utilise des armes nucléaires, son régime sera stoppé par une réponse écrasante de l’alliance américano-sud-coréenne », a pour sa part mis en garde le président sud-coréen Yoon Suk Yeol.

La récente visite d’une semaine de Kim Jong-un en Russie, sa première à l’étranger depuis la pandémie de coronavirus, a en outre ravivé les craintes occidentales de voir Moscou et Pyongyang défier les sanctions et conclure un marché d’armement. Le Kremlin serait intéressé par l’achat de munitions nord-coréennes pour poursuivre les combats en Ukraine, tandis que Pyongyang souhaiterait l’aide de la Russie pour développer son programme de missiles, condamné par la communauté internationale.

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