
La Nouvelle-Calédonie arrive en tête des territoires les plus coûteux d’outre-mer. Selon une étude de l’Institut de la statistique et des études économiques – Nouvelle-Calédonie (Isee), publiée vendredi 29 septembre, le niveau général des prix à la consommation en 2022 est 31 % plus élevé dans l’archipel qu’en métropole. La Polynésie française se place juste derrière avec des prix 30,8 % plus élevés que dans l’Hexagone pour cette même période, précise l’institut.
Cet écart dépasse largement ceux constatés dans les départements d’outre-mer (16 % en Guadeloupe, 14 % en Martinique et en Guyane, 10 % à Mayotte et 9 % à La Réunion).
L’étude tient compte des modes de vie propres à chacun des territoires comparés. Ainsi, un ménage métropolitain qui conserverait ses habitudes de consommation en Nouvelle-Calédonie augmenterait ses dépenses non pas de 31 %, mais de 43 %.
Des écarts particulièrement notables sur les prix alimentaires
Les écarts de prix s’expliquent avant tout par ceux des produits alimentaires, qui sont 78 % plus chers en Nouvelle-Calédonie. On constate aussi un écart de prix de 41 % dans le secteur de la santé, de 30 % dans celui du logement, et de 77 % pour les services d’hôtellerie-restauration. Seuls les transports (− 6 %) et la catégorie « Autres biens et services » (− 10 %) présente un écart de prix négatif.
Si l’écart de prix global est toujours plus marqué entre la France métropolitaine et la Nouvelle-Calédonie, comparé aux autres territoires ultramarins, il a toutefois tendance à se réduire pour la Nouvelle-Calédonie, passant de 34 % en 2010 à 33 % en 2015, puis 31 % en 2022, tandis qu’il se creuse pour les autres départements d’outre-mer.
Un sujet sensible pour le gouvernement
L’Assemblée nationale avait lancé, en juin 2023, une commission d’enquête consacrée au coût de la vie dans les territoires ultramarins. Grands patrons et ministres avaient défendu leur action, tout en se renvoyant les responsabilités. Le ministre délégué chargé des outre-mer, Jean-François Carenco, avait répété à maintes reprises devant elle, mercredi 7 juin 2023, que l’inflation avait été plus faible outre-mer que dans l’Hexagone en 2022 grâce aux efforts du gouvernement, mais il n’avait guère convaincu.
L’opposition avait jugé que les mesures conjoncturelles de soutien au pouvoir d’achat (carburant, logement, transports) n’étaient pas suffisantes et que les changements structurels se faisaient attendre.
« Il est temps de s’engager dans des réflexions structurelles », avait convenu le ministre de l’économie, Bruno Le Maire. Entendu le jeudi 8 juin, celui-ci avait rappelé que les outre-mer bénéficiaient de mécanismes de soutien au pouvoir d’achat pour 7 milliards d’euros par an : TVA réduite, tarifs réglementés de l’électricité, détaxe des carburants.
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