Vesoul Viols et agressions sexuelles de quatre fillettes : le pompier reconnaît une attirance pour les enfants

Dans sa déposition au deuxième jour de son procès devant la cour criminelle départementale de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort, le pompier a prétexté avoir aimé partager des moments de convivialité et des sorties culturelles avec sa nièce. Selon l’accusation, ils ont dérapé dans la déviance pédophile.
Pascal Chevillot - 29 sept. 2023 à 18:36 | mis à jour le 29 sept. 2023 à 18:52 - Temps de lecture :
M  e Catherine Bresson assure la défense du pompier.  Photo Pascal Chevillot
M  e Catherine Bresson assure la défense du pompier.  Photo Pascal Chevillot

Au deuxième jour de ce procès , la cour criminelle départementale de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort a cherché à comprendre l’attirance du pompier pour les jeunes enfants. « J’ai toujours eu une affection particulière pour eux », commence-t-il. « Elle est apparue à l‘âge de 16 ans quand j’ai travaillé dans des colonies de vacances. J’aimais faire des activités avec eux. Mais je n’avais pas d’attirance pour les enfants, à cette époque, elle est apparue avec ma nièce. »

Il reconnaît le viol de sa nièce

Sous le flot des questions du président Arnaud et de l’avocate générale Cindy Bernard, le quadragénaire a reconnu une partie des faits qu’a étayés l’instruction. À commencer par les agressions sexuelles et les viols sur sa nièce la plus âgée. « J‘étais impressionnée par son intelligence et sa maturité », explique-t-il. « J’éprouvais un réel plaisir à partager avec elle des moments de convivialité, de bien-être, ainsi que des sorties culturelles. » La complicité a dérapé dans la déviance pédophile durant les séjours ski à Tignes. «  J’aimais voir ma nièce nue  », révèle-t-il. « Après la douche, je ne la rhabillais pas tout de suite. Je l’enroulais dans une serviette. Cela la faisait rire. »

« C’était du sexe que vous lui proposiez »

« Ce n‘était pas des sorties culturelles », corrige l’avocate générale, « mais c’était du sexe que vous lui proposiez ». En réponse, l’accusé a rétorqué qu’il s’agissait « d’une relation amoureuse ». « La sexualité n’était pas la finalité », explique-t-il. « Je lui demandais souvent si elle était d’accord pour des actes sexuels. Peut-être qu’elle n‘était pas en âge de comprendre, car elle ne répondait pas. » Durant ce procès, le pompier a évolué sur la projection de vidéos pornographiques à sa nièce. Après l’avoir niée, il a plaidé l’absence de souvenirs. « Mais si ma nièce le dit, cela a dû arriver, à cause d’une confusion de clé USB. » L’enfant a finalement refusé de voir son oncle, ce qui lui a valu des demandes d’explications répétées par SMS. « J’ai pris ce refus de me voir comme une rupture dans la relation », reconnait-il. « Je n’ai pas été bien. » Ensuite, le pompier a jeté son dévolu sur sa plus jeune nièce, ce qu’il a admis.

« Lui faire des câlins »

« J’avais envie de lui faire des câlins et de lui faire plaisir », affirme le pompier. « Elle avait l’air d’apprécier. » Lors de son audition en salle Mélanie diffusée à la cour, la jeune enfant s’est plainte du comportement inapproprié de son oncle qui voulait tout le temps la caresser. Elle s’est révoltée et n’a plus voulu le voir seul. En revanche, le quadragénaire a nié « avoir mis la main dans la culotte de la fille d’un voisin » lors de la lecture d’une histoire, à son domicile. « C’était un geste malencontreux », plaide-t-il. « Je m’en suis excusé. »

Des soupçons sur une de ses filles

Au troisième jour du procès ce vendredi, les débats de la cour criminelle ont porté sur d‘éventuelles atteintes sexuelles de la part du pompier sur une de ses filles. Dans l’enregistrement en salle Mélanie, elle les a dénoncées. Des soupçons qu’elle a renouvelés à sa famille d’accueil. « Je suis atterré des déclarations de ma fille », déplore le quadragénaire. « Depuis mon incarcération, j’ai l’impression qu’on cherche à m’accuser d’agressions sexuelles sur mes filles. Je pense que ces accusations n’ont pas d’autre but que de m’empêcher de les voir. Mais il n’y a jamais rien eu. » Avant son interpellation, le pompier a cherché à soigner son attirance pour les enfants et a consulté plusieurs sites traitant de ce sujet. Depuis son incarcération, il est suivi par un psychologue.