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Le docteur Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix en 2018, annonce sa candidature à l’élection présidentielle en RDC

Il rejoint la longue liste des opposants qui comptent affronter le 20 décembre le président Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis 2019.

Le Monde avec AFP

Publié le 02 octobre 2023 à 16h33, modifié le 02 octobre 2023 à 17h44

Temps de Lecture 2 min.

Le docteur Denis Mukwege lors d’une conférence de presse à Tokyo, en octobre 2019.

Le docteur Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix en 2018 pour son action en faveur des femmes violées, a annoncé, lundi 2 octobre à Kinshasa, sa candidature à la présidentielle de décembre en République démocratique du Congo (RDC).

« J’accepte d’être votre candidat à la présidence de la République », a lancé le célèbre gynécologue de 68 ans lors d’une allocution prononcée devant des centaines de personnes enthousiastes rassemblées dans une salle de conférences. Il rejoint une liste déjà longue d’opposants qui comptent affronter le 20 décembre le chef de l’Etat sortant, Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019 et candidat à sa réélection.

« Notre pays va très mal », a dit dans son discours « l’homme qui répare les femmes », son surnom hérité d’un documentaire qui lui a été consacré. Il a eu des mots très durs pour décrire « la crise » en RDC sur les plans sécuritaire, politique ou des droits humains, avec de multiples arrestations d’opposants et de journalistes ces derniers mois. « Nous ne pouvons pas attendre pour agir […] Demain ce sera tard, c’est aujourd’hui, c’est pourquoi je suis prêt et que j’y vais maintenant », a-t-il martelé, se décrivant comme « un citoyen révolté ».

Cette annonce intervient après des mois de conjectures sur les intentions du docteur Mukwege. Depuis l’année dernière, ses soutiens, dont beaucoup d’intellectuels congolais, le poussaient à se lancer dans la bataille politique, un terrain sur lequel il ne s’était pas encore aventuré même si sa voix est depuis longtemps très critique à l’égard du pouvoir.

Le 16 septembre, depuis sa ville de Bukavu (est), il avait annoncé avoir reçu de ses partisans les 100 000 dollars de caution requis par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour tout dépôt de candidature à la présidentielle. « Quand le peuple décide de prendre le pouvoir, aucun système ne peut s’y opposer », avait-il dit sans dévoiler ses intentions. Sur le terrain, deux structures appuient sa candidature : un « Appel patriotique », issu de la société civile, et une plateforme politique, l’Alliance des Congolais pour la refondation de la nation (ACRN).

Une opposition en ordre dispersé

Parmi les autres opposants en lice figure Martin Fayulu, candidat malheureux à l’élection de décembre 2018, qui a confirmé samedi sa candidature à la présidentielle. Egalement sur les rangs, l’ancien gouverneur du Katanga (sud-est) et riche homme d’affaires Moïse Katumbi devrait déposer officiellement sa candidature dans les prochains jours.

La date limite pour le dépôt des candidatures est fixée au dimanche 8 octobre à minuit. En fin de semaine dernière, la CENI disait en avoir reçu six, dont celles des anciens premiers ministres Augustin Matata (2012-2016) et Adolphe Muzito (2008-2012). La présidentielle sera couplée avec les élections législatives, provinciales et locales. C’est un scrutin à un seul tour, pour lequel, sauf alliances et ralliements d’ici là, l’opposition se prépare donc en ordre dispersé.

L’allocution à Kinshasa de Denis Mukwege a été retransmise en direct dans deux salles de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, où son annonce a été longuement applaudie. C’est là que depuis 1999, dans sa clinique du quartier périphérique de Panzi, le médecin et son équipe prennent en charge des femmes victimes de viol, utilisé comme arme de guerre dans cette partie orientale de la RDC en proie aux violences de groupes armés depuis près de trente ans.

Cette « guerre sur le corps des femmes » continue aujourd’hui et s’étend de plus en plus souvent aux enfants, voire aux nourrissons, constatait-il récemment. Depuis des années, en RDC comme lors de ses déplacements à l’étranger, il déplore l’impunité, réclame un tribunal international et plaide pour une « justice transitionnelle » pour panser les plaies des populations meurtries.

Le Monde avec AFP

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