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Avec Marie-Arlette Carlotti, le groupe PS désigne une femme à la questure du Sénat, une première sous la Ve République

Les sénateurs PS ont désigné, lors d’un scrutin interne, leurs candidats pour les postes clefs au Sénat. Claude Raynal l’a emporté d’un cheveu devant Rémi Féraud pour la commission des finances. La questure a fait l’objet de négociations entre courants du PS. Elle revient à une femme, pour la première fois depuis 1959, avec Marie-Arlette Carlotti. Quant à la vice-présidence, elle a engendré quelques tensions…
François Vignal

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Le futur bureau du Sénat se dessine petit à petit. Composé de huit vice-présidents, de trois questeurs et de quatorze secrétaires, en plus du président du Sénat, ses postes sont répartis à la proportionnelle des groupes. Le PS, qui est resté stable après les sénatoriales, avec 64 membres, hérite d’un poste de vice-président, d’un questeur et de trois secrétaires.

« Il y a quand même une prime aux sortants, c’est impressionnant »

Comme au groupe LR, qui tranchera ce mardi, c’est par un scrutin interne que les candidats sont départagés et désignés. La liste des membres du bureau sera ensuite validée officiellement mercredi. Au poste prestigieux de président de la commission des finances, qui revient au premier groupe d’opposition, comme à l’Assemblée, les socialistes ont préféré la continuité. Le groupe a en effet de nouveau désigné Claude Raynal. Il avait en face de lui Rémi Féraud, sénateur de Paris et proche d’Anne Hidalgo. Si l’on regarde selon les courants internes – car cela compte toujours plus ou au moins au PS – le premier avait soutenu, lors du congrès de Marseille, le premier secrétaire Olivier Faure, quand le second était du côté de Nicolas Mayer Rossignol, comme le président du groupe, Patrick Kanner.

Le vote a été particulièrement serré. 32 voix pour Claude Raynal contre 30 pour Rémi Féraud… et 2 blancs. Le fait d’être en place a certainement favorisé le sénateur de la Haute-Garonne. « Il y a quand même une prime aux sortants, c’est impressionnant », confirme un sénateur du groupe, qui relève une autre explication : « Je pense qu’il y a un effet de Paris contre les territoires, qui a joué plutôt en faveur de Claude Raynal », analyse après coup ce sénateur, qui note qu’il y a eu « deux prises de parole de Bernard Jomier et de Marie-Pierre de la Gontrie, deux sénateurs de Paris (qui étaient sur la liste de Rémi Féraud, ndlr), pour critiquer Raynal sur sa gestion de l’article 40 (qui limite le dépôt d’amendements, ndlr) et sur le besoin de renouvellement ». Ce qui aurait pu indirectement « mettre de l’eau au moulin » à ce sentiment, selon un autre sénateur.

« Il y a ceux qui savent faire »

Au poste de questeur, il n’y avait qu’un candidat, ou plutôt une candidate, avec la sénatrice des Bouches-du-Rhône, Marie-Arlette Carlotti, ancienne ministre de François Hollande. Elle avait soutenu Hélène Geoffroy, lors du congrès. Elue sans surprise, c’est la première femme à occuper le poste de questeure au Sénat, depuis 1959, sous la Ve République, précise la Haute assemblée. Elle succède au sénateur PS du Loiret, Jean-Pierre Sueur, qui ne se représentait pas. Les deux autres postes de questeurs sont partagés entre les LR et les centristes.

Le nom d’une autre femme a circulé chez les sénateurs PS, c’est celui de Sylvie Robert. Un socialiste raconte comment la sénatrice d’Ille-et-Vilaine était sur les rangs avant de retirer sa candidature pour finalement viser une vice-présidence, on va le voir. Avant cela, quelques coups de fil opportuns ont été passés entre « camarades » socialistes. Selon plusieurs sources, un « deal » a en réalité été passé. Les soutiens d’Hélène Geoffroy au Sénat, comme le sénateur du Val-d’Oise, Rachid Temal, ont négocié leur soutien à Patrick Kanner à la présidence du groupe en échange d’un appui pour le poste de questeur, en l’occurrence pour Marie Arlette Carlotti. « Il y a ceux qui savent faire », lance, un rien bravache, un membre du groupe PS à l’issue de la réunion.

Rémi Cardon veut « avancer vers cette parité réelle »

Pour la vice-présidence qui revient aux socialistes, quatre élus étaient sur les rangs : Rémi Cardon, Frédérique Espagnac, Victorin Lurel et Sylvie Robert, soutien d’Olivier Faure lors du congrès. Après le retrait des trois premiers, c’est finalement Sylvie Robert qui l’a emporté, avec cependant 15 votes blancs et 2 nuls.

Une issue qui ne s’est pas faite sans quelques tensions internes. Après les deux premiers retraits de Frédéric Espagnac et Victorin Lurel, Rémi Cardon, un autre soutien d’Olivier Faure, a d’abord mis sur la table son retrait de la course, mais sous condition : une révision des statuts internes pour désigner ces postes clefs. Son idée : voter pour un bloc, avec les différents postes, y compris la présidence de groupe, et non plus séparer les scrutins comme actuellement.

« Pour avancer vers cette parité réelle, je voulais que Patrick Kanner propose un débat sur la parité réelle par bloc, et que ce soit un scrutin de liste, pour faire avancer notre règlement pour le mode d’élection, en vue du prochain renouvellement dans 3 ans. Il m’a dit non, que ce n’était pas à lui de faire ça », relate Rémi Cardon, qui « assume » son point de vue et son désaccord. Ce à quoi le sénateur de la Somme, l’un des plus jeunes du Sénat qui vient de laisser la place de benjamin à l’écologiste Mathilde Ollivier, a invité son président de groupe à avoir « un peu de courage » sur le sujet. Quelques huées sont alors montées des rangs socialistes… Ambiance. Il a finalement retiré sa candidature ne laissant plus aucun suspense.

Reste un vote sur les secrétaires

Les socialistes, qui aiment décidément qu’une élection se déroule avec quelques tensions – sûrement le prix de la démocratie interne – n’en ont pas terminé. Il reste un vote demain pour les trois postes de secrétaires notamment. On compte pas moins de dix candidats : Florence Blatrix-Contat, Nicole Bonnefoy, Marion Canalès, Catherine Conconne, Jérôme Durain, Jean-Luc Fichet, Didier Marie, Franck Montaugé, Lucien Stanzione et Mickaël Vallet. Que les âmes sensibles se rassurent, les postes de secrétaires sont généralement moins en vue. Ils ouvrent cependant les portes du bureau du Sénat, lieu stratégique de la Haute assemblée.

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