Une synagogue de Paris victime d’une menace d’attentat

Des menaces d’attentat ont été proférées et laissées sur le répondeur téléphonique de la synagogue Berith Chalom, rue Saint-Lazare (VIIIe) à Paris. Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris. Le conseil représentatif des institutions juives de France dénonce un climat de menaces

Plusieurs menaces ont été proférées ces dernières semaines. REUTERS/Gonzalo Fuentes
Plusieurs menaces ont été proférées ces dernières semaines. REUTERS/Gonzalo Fuentes

    « Sur le Coran de La Mecque, je vais venir avec une ceinture explosive dans votre synagogue et tout faire sauter. » C’est un message téléphonique glaçant que les responsables de la synagogue Berith Chalom, située rue Saint-Lazare, dans le IXe arrondissement de Paris, ont découvert samedi sur leur répondeur, sans nécessiter pour autant la moindre évacuation du site.

    Ce mardi, le responsable du lieu de culte a pris le chemin du commissariat du IXe arrondissement pour porter plainte, officiellement. Ce dernier avait déjà pris contact avec les forces de l’ordre, samedi, par téléphone. Les enquêteurs n’avaient pas traîné. La permanence criminelle du parquet de Paris avait été saisie en flagrance. Au commissariat de la rue Chauchat (IXe), les policiers ont ensuite immédiatement sollicité l’opérateur SFR afin d’identifier le titulaire de la ligne auteur des menaces. Les fonctionnaires l’ont géolocalisé à Marseille (Bouches-du-Rhône), où il réside.

    « Ces menaces s’inscrivent dans un contexte de fêtes juives dont Yom Kippour et Roch Hachana », décrypte Yonathan Arfi. Selon le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) et un élu parisien, d’autres menaces ciblant d’autres synagogues -appels téléphoniques, mails, injures antisémites- auraient été proférées ces dernières semaines. Yonathan Arfi contextualise ces appels « symptomatiques de l’antisémitisme de ces derniers temps », qui pourraient, selon lui, avoir été alimentés par les menaces d’attentat émanant d’Al-Qaïda, proférées il y a quinze jours, et visant explicitement la France et la Suède.

    Le message vocal de menaces laissé vendredi sur le répondeur de la synagogue de la rue Saint-Lazare faisait référence, de manière confuse, à Samuel Paty, le professeur d’un collège du Val-d’Oise décapité par un islamiste radicalisé pour avoir montré des caricatures du prophète Mahomet à ses élèves. L’auteur des menaces évoquait également la Palestine.

    « Tous les moyens sont mis en œuvre pour protéger les lieux de culte, assure Delphine Bürkli, la maire (Horizon) du IXe arrondissement, qui est en contact avec le président de la synagogue. On ne doit rien laisser passer. »

    Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « menaces de mort matérialisée aggravée par le fait qu’elles ont été commises en raison de la religion » et « menaces de destruction dangereuse pour les personnes ». Les premières investigations ont été confiées au commissariat du IXe.