La cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, en visite à Erevan, a annoncé mardi 3 octobre que Paris avait « donné son accord » pour la livraison de matériel militaire à l’Arménie, qui souhaite se protéger de son voisin azerbaïdjanais.
« La France a donné son accord à la conclusion de contrats futurs forgés avec l’Arménie qui permettront la livraison de matériel militaire à l’Arménie pour qu’elle puisse assurer sa défense », a déclaré Mme Colonna lors d’une conférence de presse à Erevan.
La ministre des affaires étrangères n’a pas précisé les équipements concernés, mais a assuré que la France agirait « dans ce domaine avec esprit de responsabilité de part et d’autre et sans aucun esprit d’escalade ». Elle a souligné que le voisin oriental de l’Arménie, l’Azerbaïdjan, fort de ses revenus pétroliers et du soutien turc, n’avait « eu de cesse de s’armer pour entreprendre des actions ».
L’Arménie, alliée traditionnelle de la Russie, s’arme historiquement auprès de Moscou, et les troupes russes disposent d’une base militaire dans le pays, ainsi que d’un contingent de la paix dans le Haut-Karabakh, où Bakou a remporté en septembre une victoire éclair sur les séparatistes arméniens. L’Arménie, victorieuse d’une première guerre dans les années 1990 au moment de la dislocation de l’URSS, avait été défaite à l’automne 2020 lors d’un deuxième conflit avec l’Azerbaïdjan.
Déterminée à prendre ses distances avec son alliée russe, l’Arménie a pour sa part rompu en mai avec la prudente neutralité qu’elle affichait auparavant, lorsque le premier ministre, Nikol Pachinian, a déclaré que son pays n’était pas « un allié de la Russie » dans ce conflit. Erevan a même fourni une aide humanitaire à l’Ukraine, remise par l’épouse du chef du gouvernement elle-même, et cherche ostensiblement à se rapprocher des pays occidentaux.
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