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Guerre en Ukraine: à Kamianka, se reconstruire une vie quand tout a été détruit

La région de Kharkiv a été libérée il y a un an, mais dans les villages qui ont connu de lourds combats, la vie a du mal à reprendre. Certaines communes ont été presque entièrement détruites. C’est le cas de Kamianka, près d’Izioum. Jadis commune prospère de 1 200 habitants, elle a aujourd’hui des allures de village fantôme.

Vitaly et Sveta font partie des rares habitants à être revenu à Kamianka pour essayer de sauver ce qui reste de leur maison.
Vitaly et Sveta font partie des rares habitants à être revenu à Kamianka pour essayer de sauver ce qui reste de leur maison. © RFI/Boris Vichith
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Avec nos envoyés spéciaux à Kamianka, Anastasia Becchio et Boris Vichith 

Au loin, des volutes de fumée noire s’élèvent dans le ciel. Le front n’est qu’à 50 km. Seules 36 familles, soit quelque 70 personnes sont revenues et tentent de redonner vie à ce village qui comptait autrefois quelque 1 200 habitants. 

Posée sur un rondin de bois, dans sa cour, la Lada de Vitaly porte encore la lettre Z des forces d’occupation. Il n’y prête plus attention, tout comme à cette inscription sur l’un de ses murs : « Nous sommes Russes, Dieu est avec nous ».

La priorité de cet agriculteur à la retraite est de trouver un moyen de sauver ce qui reste de sa maison, touchée par plusieurs obus, mais six mois après son retour, il n’est guère optimiste. « Des spécialistes nous ont conseillé de la détruire pour tout reconstruire, mais nous n’en avons ni les moyens ni les forces », explique-t-il. Il interpelle sa femme : « Sveta, montre-leur comment on vit ! » 

« On vit comme des SDF dans une étable »

« Voilà, c’est ici qu’on dort, qu’on mange, décrit-elle. Avant, c’est là qu’on préparait la nourriture pour nos cochons et nos vaches. On vit comme des SDF dans une étable. »

Entre une épicerie éventrée et une maison carbonisée, celle de Natalya est l’une des rares habitables, bien que sans eau courante, ni gaz, ni électricité, comme dans le reste du village parsemé de mines qui ont déjà fait une dizaine de blessés. Cette institutrice à la retraite y a passé toute l’occupation russe avec son fils. « Ces personnes qui n’ont pas vécu la même chose que nous, bien sûr, elles veulent que tout aille vite. Mais si elles avaient vu ce qui s’est passé ici : sans sortir de notre cour, on a compté jusqu’à 22 mortiers, rappelle-t-elle. On comprend que ça prendra beaucoup de temps pour reconstruire notre village, mais il faut surtout que la guerre s’arrête, elle n’est pas loin d’ici. »

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