Le gouvernement dissout l’association catholique d’extrême droite Civitas

La dissolution de l’association Civitas avait été annoncée début août par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, après que des propos antisémites ont été tenus fin juillet lors de l’université d’été du mouvement par Pierre Hillard, essayiste complotiste et antisémite. [Shutterstock/Obatala-photography]

L’association catholique intégriste Civitas a été dissoute mercredi (4 octobre) par le gouvernement, qui l’accuse de vouloir « entrer en guerre contre la République », en raison de ses positions antisémites, anti-musulmanes, homophobes et complotistes.

« Civitas assure la promotion d’une hiérarchie entre les citoyens français avec des thèses clairement antisémites et islamophobes », a déclaré le porte-parole du gouvernement Olivier Véran après le conseil des ministres, en annonçant sa dissolution.

L’association catholique intégriste, créée en 1999 et devenue parti politique en 2016, « [appelle] à entrer en guerre contre la République », même par le « recours à la force », a ajouté M. Véran.

Il a également fustigé les positions homophobes du groupuscule, qui considère les LGBT comme « une communauté néfaste », et l’organisation de « rassemblements en hommage à des personnalités emblématiques de la collaboration ».

La dissolution de l’association Civitas avait été annoncée début août par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, après que des propos antisémites ont été tenus fin juillet lors de l’université d’été du mouvement par Pierre Hillard, essayiste complotiste et antisémite.

Ce dernier jugeait par exemple nécessaire de revenir au régime d’« avant la naturalisation des juifs en 1791 » parce que celle-ci aurait « [ouvert] la porte à l’immigration ».

Un document diffusé fin septembre par la chaîne BFMTV, dont une journaliste s’est infiltrée au sein du mouvement, montre des locaux dans lesquels apparaissent des écrits de Goebbels et Adolf Hitler.

Le site spécialisé dans la lutte contre le complotisme Conspiracy Watch rappelle également la rhétorique complotiste de Civitas, lorsqu’elle affirme, entre autres, vouloir « rompre avec cette république maçonnique, vassale d’un nouvel ordre mondial ».

Pendant la pandémie de Covid-19, le mouvement s’oppose à la « tyrannie » qui se serait manifestée par la vaccination ou encore par le passe sanitaire. À ce moment, Civitas soutenait et mettait en avant des scientifiques complotistes, dont la chimiste Anne-Marie Yim.

Lors d’une conférence de l’association sur la crise sanitaire, Mme Yim déclarait par exemple que des « assassins de l’ombre exécutent la danse machiavélique et macabre esquissée dans le Protocole des Sages de Sion rédigé en 1901, et ce dans le but de dominer le monde d’un point de vue économique, politique, financier et spirituel pour damner les âmes. »

Le président de Civitas Alain Escada est également adepte de la théorie complotiste du « grand remplacement », selon laquelle l’immigration serait organisée par l’élite mondiale afin de substituer les populations chrétiennes par d’autres originaires d’Afrique et non chrétiennes.

La dissolution de Civitas est la 34e prononcée par le gouvernement français depuis le début de la présidence d’Emmanuel Macron en 2017.

14 d’entre elles ont été prononcées envers des formations d’ultra-droite et 15 envers des associations islamistes. Sur les trois dissolutions d’associations d’ultra-gauche, deux ont été suspendues par la justice.

Civitas a d’ailleurs annoncé, via le réseau social X, qu’elle déposerait un recours contre la décision du gouvernement, assurant que « le combat continue ».

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