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En entrant dans l'UE, l'Ukraine recevrait 186 milliards d'euros sur sept ans

Une étude européenne simule les conséquences de l'adhésion de Kiev à l'Union. L'Ukraine deviendrait, notamment, le plus grand bénéficiaire des subventions agricoles, devant la France.

En entrant dans l'UE, Kiev serait éligible à 96,5 milliards de la politique agricole commune sur sept ans.
En entrant dans l'UE, Kiev serait éligible à 96,5 milliards de la politique agricole commune sur sept ans. (Valentyn Ogirenko/Reuters)

Par Fabienne Schmitt

Publié le 4 oct. 2023 à 18:22Mis à jour le 5 oct. 2023 à 14:17

Voilà qui devrait nourrir les discussions des leaders européens qui se réunissent jeudi et vendredi en Espagne pour de premières discussions sur l'élargissement de l'Union européenne.

D'après une étude informelle européenne révélée par le « Financial Times » (« FT »), l'entrée de l'Ukraine dans l'UE permettrait à Kiev d'engranger la coquette somme de 186 milliards d'euros sur sept ans, le budget en cours qui couvre la période 2021-2027.

Cette simulation est à prendre toutefois avec des pincettes. Non cautionnée par la Commission européenne, elle correspond à une première estimation qui provient d'une extrapolation des règles budgétaires existantes de l'UE, appliquées à une Union élargie aux neuf Etats membres réclamant d'y entrer (Ukraine, Moldavie, Géorgie et six Etats des Balkans occidentaux ).

Payer plus et recevoir moins

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Or tout le monde s'accorde pour dire qu'en cas d'élargissement, ces règles budgétaires seraient bien entendu ajustées. Néanmoins, l'étude est intéressante car elle donne une idée de l'impact financier de l'entrée de l'Ukraine et de ses potentielles conséquences pour les Vingt-Sept.

« Tous les Etats membres devront payer plus et recevoir moins du budget de l'UE ; de nombreux Etats membres qui sont actuellement des receveurs nets deviendront des contributeurs nets », souligne ainsi le document établi par le secrétariat du Conseil de l'UE, cité par le « FT ».

Réduction des subventions agricoles

En octobre ou novembre, la Commission va publier son rapport annuel sur les progrès des Etats candidats à l'adhésion. C'est sur cette base que les leaders doivent ensuite décider, en décembre, s'ils ouvrent les négociations d'adhésion à l'Ukraine et à la Moldavie.

Si des discussions formelles s'ouvrent avec Kiev, l'Union devra alors repenser ses deux plus importantes politiques, la politique agricole commune (PAC) et la politique de cohésion. Car l'Ukraine est à la fois une superpuissance agricole, un poids lourd démographique (44 millions d'habitants, presque autant que l'Espagne), mais aussi un pays encore très pauvre.

D'après la simulation faite par l'étude, l'impact de l'adhésion de Kiev sur les subventions agricoles serait majeur : l'Ukraine deviendrait le plus grand bénéficiaire de l'UE, faisant chuter la France en deuxième position.

Concrètement, Kiev serait éligible à 96,5 milliards d'euros de la PAC sur sept ans. Ce qui obligerait, si on raisonnait à budget constant, à réduire les subventions agricoles aux Etats membres existants d'environ 20 % par hectare cultivé. Outre l'Ukraine, l'ajout des huit autres pays coûterait 29,9 milliards en paiements de la PAC.

Des Etats ne recevraient plus rien

Et ce n'est pas tout : l'Ukraine serait également admissible à 61 milliards provenant des fonds de cohésion de l'UE, destinés à aider les Etats membres les plus pauvres. Avec neuf Etats supplémentaires, la République tchèque, l'Estonie, la Lituanie, la Slovénie, Chypre et Malte, aujourd'hui bénéficiaires des fonds de cohésion, ne recevraient plus rien.

« Si on intègre l'Ukraine à PAC constante, cela ne pourra pas rester en l'état pour les autres, explique-t-on à l'Elysée. Donc à partir de là, il y a deux solutions : soit on fait de la réallocation à partir de l'enveloppe constante, soit on a une réflexion plus large sur l'augmentation de la force budgétaire européenne grâce à des ressources propres. C'est une réflexion qui va s'engager sur le moyen terme à partir de maintenant. »

Fabienne Schmitt (Correspondante à Bruxelles)

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