Nicolas Cage est-il prêt à arrêter les navets ?

Dans “Joe”, de David Gordon Green, l'acteur de “Sailor et Lula” et “Snake Eyes” retrouve un rôle à sa mesure. Ou pas ? En tous cas, depuis dix ans, Nicolas Cage en a tourné, des films sans intérêt…

Par Caroline Besse

Publié le 30 avril 2014 à 11h23

Mis à jour le 08 décembre 2020 à 05h13

Presque vingt-cinq ans après, la veste en serpent qu’il portait dans Sailor et Lula (le film de David Lynch, Palme d’or à Cannes), paraît loin. Elle était le symbole de sa capacité à habiter des personnages forts, fougueux et sur le fil. Le CV du jeune quinqua Nicolas Cage compte une soixantaine de films, dont le dernier, Joe (dans Télérama, les avis sont partagés), de David Gordon Green, le ramène enfin du côté des acteurs plus respectables.

Il le dit lui-même : c’est « le premier film depuis très longtemps où vous pouvez me regarder autrement que comme un con ». Car son nez aquilin, ses grands yeux bleus, sa tentative désespérée de maîtriser sa calvitie – source d’impardonnables mésaventures capillaires – ses immenses dents américaines ont traversé quatre décennies de films, des plus inoubliables aux plus désespérants.

Dans Sailor et Lula, de David Lynch, Nicolas Cage porte la veste en serpent comme personne. (1990) © DR

Dans Sailor et Lula, de David Lynch, Nicolas Cage porte la veste en serpent comme personne. (1990) © DR

Dans Embrasse-moi, vampire, de Robert Bierman, Nicolas Cage offre une inoubliable prestation… (1989) © DR
 

Dans Embrasse-moi, vampire, de Robert Bierman, Nicolas Cage offre une inoubliable prestation… (1989) © DR
 

Et six ans plus tard, c’est la consécration suprême : l’Oscar du meilleur acteur (mais aussi le Bafta, la récompense britannique) pour son rôle d’alcoolique à la dérive, amoureux d’une prostituée qui va l’accompagner jusqu’au bout dans son projet de lent suicide à l’alcool, dans Leaving Las Vegas. 1996 est une année charnière. Les récompenses, et une première incursion dans les films d’actions avec le grand succès Rock.

Avant de dériver complètement vers les films d’action, qu’il assume très moyennement aujourd’hui, il joue avec les plus grands réalisateurs dans des films que certains n’hésitent pas à mettre dans la catégorie « culte » : l’inoubliable duo qu’il incarne avec John Travolta dans Volte/Face, de John Woo ; malgré ses cheveux longs, le blockbuster Les Ailes de l’enfer ; le thriller de Brian de Palma, Snake Eyes ; le pendant ambulancier de Taxi Driver, A tombeau ouvert, de Martin Scorsese, dans lequel son personnage est aussi accro à l’alcool que le « héros » de Bad Lieutenant (remake du film d'Abel Ferrara) est intoxiqué à la coke. Sa brillante prestation est aussi saluée dans Lord of war, un des grands films de l'année 2005. 

La suite ? Une succession de navets… « Vous vous souvenez de Bangkok Dangerous ? Du Dernier des Templiers ? Hell Driver ? Le Pacte ? Effraction ? Bien sûr que non ! Qui va se souvenir de telles merdes ? », demandait-t-il lors d'une rencontre avec Le Monde. Des navets qui ont au moins le mérite de lui apporter la quantité de dollars nécessaires à assurer son train de vie hallucinant (ses yachts, châteaux et voitures, ses déboires avec le fisc…).

Dans Les Ailes de l'enfer, de Simon West, Nicolas Cage n'hésite pas à porter le cheveu long. (1997) © DR

Dans Les Ailes de l'enfer, de Simon West, Nicolas Cage n'hésite pas à porter le cheveu long. (1997) © DR

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