Attaque du Hamas : la réaction de la France Insoumise indigne la majorité et une partie de la gauche

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Attaque du Hamas : la réaction de la France Insoumise indigne la majorité et une partie de la gauche

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Jean-Luc Mélenchon attaqué par Élisabeth Borne suite à un tweet sur l'attaque terroriste du Hamas en Israël (photo d'illustration)
Jean-Luc Mélenchon attaqué par Élisabeth Borne suite à un tweet sur l'attaque terroriste du Hamas en Israël (photo d'illustration)
© AFP - Jeff PACHOUD / Christophe ARCHAMBAULT

La Première ministre a regretté "des ambiguïtés révoltantes" de représentants de la France Insoumise sur le conflit en cours entre Israël et le Hamas. Le leader de la France Insoumise l'accuse lui de "profiter de la guerre au Moyen-Orient pour mener sa guerre" contre son mouvement.

Le drame en Israël aurait pu être l'occasion d'une unité nationale en France, mais tout espoir s'est bien vite évanoui. En cause, la condamnation jugée inexistante ou trop tiède de la part de représentants de la France Insoumise, après l'attaque coordonnée du Hamas contre l'État hébreu, qui a fait plusieurs centaines de morts côté israélien, selon un dernier bilan.

Le député Louis Boyard a ainsi publié un message sur X (anciennement Twitter) pour dénoncer "l'horreur" mais aussi regretter que depuis "trop longtemps", "la France renvoie dos à dos la violence de l'État israélien et celle de groupes armés palestiniens", dénonçant "des années d’inaction et toujours les civils qui en paient le prix".

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Le groupe parlementaire LFI a publié un communiqué où il évoque "un contexte d'intensification de la politique d'occupation israélienne à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem Est". "Nous déplorons les morts israéliens et palestiniens. Nos pensées vont à toutes les victimes."

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Quant à Jean-Luc Mélenchon, il a lui aussi choisi d'évoquer l'attaque en rappelant la situation complexe de longue date au Proche-Orient. S'il se dit "horrifié", assurant que "nos pensées et notre compassion vont à toutes les populations désemparées victimes de tout cela", il estime également que "toute la violence déchaînée contre Israël et à Gaza ne prouve qu'une chose : la violence ne produit et ne reproduit qu'elle-même".

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Un texte que d'autres responsables politiques, de gauche comme de droite, ont vu comme une manière de minimiser la violence de l'attaque terroriste lancée par le Hamas, en la mettant dos-à-dos avec celle d'Israël envers Gaza. Jérôme Guedj, notamment, s'est emporté contre les "idiots utiles des terroristes du Hamas, qui les exonèrent en relativisant au nom de l'impasse politique du conflit israélo-palestinien, de la poursuite de la colonisation, de Netanyahu". "Vous me dégoûtez", assène le député socialiste, et vice-président du groupe d'amitié France-Israël à l'Assemblée.

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Mêmes attaques de la part de l'ancien Premier ministre socialiste Manuel Valls, qui dénonce "le soutien, la complaisance d'une partie de la gauche" envers le Hamas. "Cette gauche qui se dit antisioniste, au fond, cache son antisémitisme", assure-t-il.

Éric Ciotti va plus loin : pour lui, "les amis de M. Mélenchon sont définitivement sortis de l'arc républicain en légitimant le massacre de civils". Le patron de LR avait dénoncé la veille le "terrorisme le plus abject", appelant à "sanctionner lourdement l'autorité palestinienne".

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Jordan Bardella (RN) avait de son côté amorcé la critique des réactions à gauche avant même qu'elles n'arrivent, en disant "espérer", "pour l'honneur de la France, que certains s'abstienne de justifier le pire".

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"Ambiguïtés révoltante" et "antisémitisme masqué", tacle Borne

Depuis Bordeaux, où elle participait au campus de rentrée de Renaissance, la Première ministre n'a pas non plus mâché ses mots pour dénoncer ce qui constitue, selon elle, "des ambiguïtés révoltantes face au drame de ces dernières heures". Elle-même avait rapidement réagi par une "condamnation la plus ferme des attaques terroristes contre Israël et sa population".

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Estimant que LFI faisait une erreur en dénonçant simultanément le mouvement islamiste et la colonisation israélienne, elle juge ces propos "totalement choquants et totalement déplacés". "On ne peut pas dans le contexte actuel
renvoyer dos à dos le Hamas - dont je rappelle que c'est une organisation reconnue comme terroriste par l'Union européenne - et un État démocratique victime d'attaques terroristes"
, lance Élisabeth Borne sur BFMTV. Elle accuse même le parti de gauche de "parfois masquer une forme d'antisémitisme" à travers son "antisionisme", une attaque récurrente contre les représentants de la France insoumise.

Une "approbation du massacre" à Gaza, réplique Mélenchon

Le leader de la France insoumise a rapidement répondu à ces accusations de "complaisance" envers le Hamas, estimant que "Madame Borne profite de la guerre au Moyen-Orient pour mener sa guerre contre LFI". Dans un nouveau message sur X, Jean-Luc Mélenchon considère avoir simplement "exprimé la position constante de notre pays depuis De Gaulle" sur le conflit israélo-palestinien.

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Il renvoie d'ailleurs directement à son message d'origine, mettant au défi la Première ministre de lui signaler "où est l'expression "déplacée" dans [ses] mots". "L'approbation du massacre en cours déshonore madame Borne. La France ne parle pas comme ça !", contre-attaque-t-il.

Le député Éric Coquerel dénonce lui aussi une récupération politique d'Élisabeth Borne. "Tout ça est totalement déplacé et décalé par rapport à la gravité de la situation", regrette-t-il sur franceinfo. "On attend de la Première ministre de la France une autre voie que de récupérer ce qui est en train de se passer du côté d'Israël et de la Palestine à des fins de politique intérieure, de façon à diaboliser son opposition."

Il estime également que le Hamas "est un mouvement qui pratique une forme de terreur tout comme l'armée israélienne pratique une forme de terrorisme d’État, dans une situation où elle est contre les résolutions de l'Onu, parce qu'elle continue à coloniser, annexer et occuper un peuple".

La gauche embarrassée par l'affaire

Cette controverse sur le Proche-Orient ajoute un nouveau sujet de division à gauche. "La question" de rester membre de l'alliance Nupes "se pose" désormais, estime Jérôme Guedj. "L'urgence, c'est d'abord de condamner l'agression, l'acte terroriste", considère de son côté le leader du PCF Fabien Roussel. Le Parti socialiste a également publié un communiqué, assurant "condamner sans réserve l'attaque terroriste du Hamas", tout en précisant que cela n'empêchait pas que "la politique du gouvernement peut et doit être critiquée [...] mais ne saurait être mise en avant pour relativiser l'agression terroriste dont est aujourd'hui la cible de la population israélienne".

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Un parti-pris rejoint par d'autres personnalités de la gauche, y compris chez LFI, comme François Ruffin qui a exprimé sa "condamnation totale de l'attaque du Hamas", tout en déplorant que la réponse militaire à venir soit "dans les mains du gouvernement israélien le plus brutal depuis trente ans".

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Des réactions qu'on a également retrouvées chez EELV, où Marine Tondelier a assumé son "immense effroi devant l'horreur des attaques en cours sur le territoire israélien", avant de s'inquiéter elle aussi d'une possible escalade. "C'est le droit indiscutable des Israéliens de vivre en sécurité. Mais les horribles attaques terroristes menées par le Hamas ne doivent pas justifier une réaction indiscriminée sur les civils de Gaza."

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Quant à Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, elle a regretté que les polémiques soient si vite revenues au sein de la classe politique française.  Invitée de "Questions Politiques" sur France Inter, elle "condamne clairement les attaques [du Hamas]", tout en répondant sèchement à Élisabeth Borne : "Au lieu de générer des polémiques assez décalées avec la gravité du moment, la Première ministre devrait mettre toute son énergie à demander à ce que l'ONU demande un cessez-le-feu immédiat."

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