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Menace sur l’IVG : en Pologne, un test pour savoir si une femme a déjà pris une pilule abortive

Des chercheurs polonais ont découvert un test permettant de détecter la prise de deux pilules abortives. Une nouvelle menace pour les femmes dans un pays particulièrement restrictif à l’égard de l’avortement.

Journaliste web
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Un laboratoire polonais a annoncé avoir mis au point une technologie permettant de détecter la prise de deux des pilules abortives les plus utilisées. Une menace supplémentaire pour le droit à l’avortement dans un pays où la loi est déjà l’une des plus restrictives en la matière. En Pologne, l’IVG n’est autorisée que dans deux situations : si la vie de la mère est en danger ou si la grossesse résulte d’un viol ou d’un inceste.

Ce test – commandé par le gouvernement polonais – consiste à identifier la mifépristone et le misoprostol, les deux principaux produits employés dans le cadre des IVG médicamenteuses. La première molécule est détectable dans le sang, la seconde dans des tissus prélevés sur le placenta et le foie du fœtus, précise Sud Ouest. Jusqu’alors, les médecins assuraient que la prise de ces pilules ne pouvait pas être découverte puisque les symptômes étaient les mêmes que ceux d’une fausse couche, et les molécules n’apparaissaient pas non plus dans les analyses toxicologiques.

Enquêtes pour « infanticide »

« Chaque année, des milliers de femmes et personnes enceintes quittent la Pologne pour interrompre leur grossesse dans d’autres pays européens, tandis que certaines importent des pilules abortives ou cherchent des moyens non légaux d’avorter en Pologne », alerte Amnesty International.

En Pologne, une véritable traque des femmes suspectées d’avoir eu recours à l’avortement est organisée : Des enquêtes pour « infanticides » sont ouvertes, des militantes pro-choix harcelées par les autorités. Les forces de l’ordre ont dernièrement inspecté les égouts afin de trouver des preuves d’une IVG clandestine, relate Slate, et lancer une procédure judiciaire à l’encontre de la jeune femme.

En mars dernier, Justyna Wydrzynska, une activiste polonaise qui avait fourni des pilules abortives à une femme enceinte, a été reconnue « coupable d’avoir prêté assistance » à la pratique d’une interruption volontaire de grossesse et s’est vu infliger « huit mois de travaux d’intérêt général à raison de trente heures par mois ».

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