“Selon une nouvelle estimation, les dégâts provoqués par les événements météorologiques extrêmes liés à la crise climatique ont coûté 16 millions de dollars par heure au cours des vingt dernières années”, rapporte The Guardian. Le quotidien britannique se fait ainsi l’écho d’une étude parue le 29 septembre dans Nature Communications.

En s’appuyant sur les études d’attribution qui permettent de déterminer dans quelle mesure un événement est lié au réchauffement de la planète d’origine anthropique, ainsi que sur la base de données internationale qui recense les catastrophes depuis 1988, les chercheurs ont calculé que le coût annuel moyen engendré par les inondations, les canicules et autres tempêtes attribuables au changement climatique, entre 2000 et 2019, est de l’ordre de 140 milliards de dollars (132 milliards d’euros). Il ne s’agit que d’une moyenne et bien sûr ce montant varie d’une année à l’autre.

“Au total, les coûts des phénomènes météorologiques extrêmes imputables au changement climatique sur la période 2000-2019 sont estimés à 2 860 milliards de dollars [2 700 milliards d’euros]”, écrivent les auteurs de l’étude. Les dernières données montrent que rien qu’en 2022 ce coût s’est élevé à 280 milliards de dollars [près de 264 milliards d’euros].

Selon les chercheurs, l’essentiel de cette somme – 63 % – est dû aux pertes de vies humaines, auxquelles une valeur a été attribuée. “Beaucoup de gens sont très mal à l’aise avec l’idée de mettre un prix sur une vie humaine, explique au quotidien Ilan Noy, qui a piloté ces travaux. Mais c’est très commun en économie car, en dernier lieu, nous devons déterminer [le montant des] investissements pour différents sujets.”

The Guardian précise que, selon les chercheurs, “leurs méthodes pourraient servir au calcul des dotations du fonds pour les pertes et les préjudices qui a été créé au sommet des Nations unies pour le climat en 2022 et qui doit financer la reconstruction dans les pays pauvres après les catastrophes liées aux phénomènes climatiques extrêmes”.

Pour Stéphane Hallegatte, qui travaille à la Banque mondiale et n’a pas participé à l’étude : “Ce qu’on en retient, c’est que le changement climatique entraîne une hausse visible des pertes économiques mondiales dues aux catastrophes.”