Israël - Hamas : "Si l'Iran entrait en guerre, ce serait une guerre mondiale"

Vue d'un bombardement israélien sur Gaza le 11 octobre 2023 ©AFP - MOHAMMED ABED
Vue d'un bombardement israélien sur Gaza le 11 octobre 2023 ©AFP - MOHAMMED ABED
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Vue d'un bombardement israélien sur Gaza le 11 octobre 2023 ©AFP - MOHAMMED ABED
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À 8h20, Jean-Louis Bourlanges, député Modem des Hauts-de-Seine, président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, Mariam Pirzadeh, journaliste et Ofer Bronchtein, président du Forum international pour la paix, sont les invités du Grand Entretien.

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Cinq jours après le début des attaques du Hamas en Israël, qui ont fait 1200 morts et plus de 2800 blessés côté israéliens, et 900 morts et plus de 4500 blessés côté palestinien, "le plus saisissant c'est l'horreur absolue, la façon dont cette action a été menée par le Hamas", affirme le député MoDem des Hauts-de-Seine Jean-Louis Bourlanges.

"Ce qui m'a saisi aussi, c'est l'étonnement : comment une attaque de cette ampleur face à un État connu pour la qualité de son renseignement et la force de son armée, comment cette brutale et sans doute éphémère inversion du rapport de force a été possible ?", dit-il. "Les services de renseignement israéliens, qui sont capables de tuer des responsables du nucléaire iranien sur le sol iranien, et qui ne voient pas cette menace qui est en face, il y a une forme de sidération", ajoute Mariam Pirzadeh, rédactrice en chef pour France 24.

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"Ce ne sont pas des crimes de guerre mais des crimes contre l'humanité"

"Après, parce que je suis de ceux qui pensent que ne rien justifier ne dispense pas de tout expliquer, il y a les causes, l'enchaînement terrible de la situation, et je crois que le moment de la réflexion va venir, même si le moment de la sérénité n'est pas encore venu", affirme-t-il.

Dès samedi, Ofer Bronchtein, président du Forum international pour la paix, affirmait qu'il y aurait un avant et un après : "Ce ne sont pas des crimes de guerre, ce sont des crimes contre l'humanité que le Hamas a commis. Ce qu'on doit bien se mettre en tête, c'est que le Hamas est l'ennemi du peuple palestinien. Son vrai nom, c'est le mouvement de résistance islamique, ce n'est pas le mouvement de libération de la Palestine", rappelle-t-il. Et pour lui, la communauté internationale et Israël ont beau avoir affaibli l'autorité palestinienne, "le Hamas ne représente pas la Palestine".

"L'embrasement général serait une catastrophe absolue"

"L'Iran est évidemment derrière", dit Mariam Pirzadeh. Mais cela est-il prouvé ? "L'Iran finance le Hamas. Est-ce qu'ils ont été au courant de l'ampleur que ça allait avoir, c'est toute la question", répond la journaliste. "Si les Etats-Unis annoncent que l'Iran est impliqué de manière directe dans ce conflit, ça veut dire qu'il faut entrer en guerre avec l'Iran", dit-elle. "Je pense que l'Iran n'a pas la possibilité d'entrer en guerre directe avec Israël, et a poussé le Hamas et le djihad islamique, leur a appris à fabriquer des armes de façon rapide. Ils sont sur une ligne de crête pour éviter un affrontement direct avec Israël qui serait dévastateur, ce ne serait plus une guerre Iran-Israël, ce serait une guerre mondiale".

"L'embrasement général de la zone serait une catastrophe absolue" confirme Jean-Louis Bourlanges. "C'est une situation extraordinairement dangereuse, et les grandes puissances ont intérêt à prévenir absolument le conflit", assure-t-il. "Et l'hypocrisie des Iraniens les sert : tout le monde a intérêt a prévenir le conflit". "Il était dans l'intérêt d'Israël à l'époque d'encourager le Hamas pour diviser les Palestiniens", rappelle Ofer Bronchtein. "Quant à l'Iran, il n'y a rien de commun entre les sunnites palestiniens et les chiites iraniens. L'Iran a un autre dessein pour le Moyen-Orient. J'espère vraiment que l'Iran devienne un partenaire dans la région, c'est vraiment mon rêve". "Il y a une grande partie de la population iranienne qui rêve aussi que l'argent n'aille plus au Hamas ou au Hezbollah, et qui rêve aussi de paix", précise Mariam Pirzadeh.

Les négociations autour de la libération des femmes et des enfants parmi les otages ont commencé. "Mais c'est un vrai traumatisme en Israël, les familles se sentent laissées pour compte par le gouvernement", affirme Mariam Pirzadeh. "C'est la question impossible pour l'armée, le porte-parole de l'armée israélienne ne répond pas à cette question, où sont les otages".

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