Menu
Libération
Guerre Hamas-Israël

Un journaliste de Reuters tué et cinq autres blessés dans le sud du Liban

La guerre entre le Hamas et Israëldossier
L’agence de presse internationale Reuters a annoncé la mort d’un de ses journalistes dans le sud du Liban à la frontière israélienne. Sans reconnaître explicitement être responsable, l’armée israélienne s’est dite «très désolée».
par LIBERATION
publié le 13 octobre 2023 à 18h09
(mis à jour le 14 octobre 2023 à 14h10)

Un journaliste de Reuters, Issam Abdallah, a été tué vendredi dans un bombardement dans le sud du Liban, à la frontière israélienne. Deux autres journalistes de Reuters, Thaer Al-Sudani et Maher Nazeah, ont été blessés dans la même frappe, a confirmé l’agence de presse. «Nous sommes profondément tristes de vous annoncer que notre vidéaste Issam Abdallah a été tué. Issam était membre d’une équipe de Reuters dans le sud du Liban qui diffusait des informations en direct, a déclaré l’agence dans un communiqué. Les journalistes de Reuters Thaer Al-Sudani et Maher Nazeah ont été blessés et sont actuellement soignés.» Issam Abdallah était très connu au Liban. Il avait aussi récemment couvert la guerre en Ukraine. «Nous cherchons urgemment plus d’informations et travaillons avec les autorités dans la région», a déclaré Reuters.

Quatre journalistes, dont deux de l’AFP et deux de la chaîne Al-Jazeera, auraient également été blessés lors du même bombardement, qui aurait eu lieu aux abords du village de Alma-el-Chaab, a annoncé l’Agence France-Presse. Selon des sources de sécurité libanaises, les équipes de journalistes auraient été touchées par des obus israéliens.

Ce samedi, l’armée libanaise a accusé Israël d’être responsable du tir. «L’ennemi israélien a tiré une roquette qui a visé une voiture civile de presse, peut-on lire dans un communiqué. Cela a conduit à la mort du journaliste vidéo Issam Abdallah.» Un peu plus tôt, l’armée israélienne s’était dite «très désolée» de la mort du journaliste lors d’un point presse de son porte-parole. «Nous sommes très désolés pour sa mort. Nous enquêtons», a déclaré le lieutenant-colonel Richard Hecht, sans reconnaître explicitement la responsabilité de sa mort.

Sur une vidéo issue du direct de l’agence Reuters, une détonation retentit suivie de cris. «Je ne sens plus mes jambes», gémit une femme allongée sur le sol. Dans une autre vidéo consultée par Libération, elle porte un gilet pare-balles sur lequel est inscrit le mot «Press». Autour de son cou, pend un appareil photo.

Le direct de Reuters a depuis été suspendu. Sur son compte X (ex-Twitter), l’agence indique : «Nous avons supprimé un flux en direct de la frontière entre le Liban et Israël en raison de son contenu graphique. Vous pouvez trouver une couverture complète de la situation» sans apporter davantage de précisions. A quelques mètres de la femme, on distingue une voiture en flammes manifestement touchée par un projectile.

Depuis l’attaque du Hamas samedi 7 octobre et la réplique par des bombardements massifs de l’armée israélienne sur la bande de Gaza, cinq autres journalistes palestiniens ont été tués. Le 7 octobre, deux photojournalistes palestiniens, Mohammad al-Salihi, correspondant pour l’agence de presse palestinienne al-Sulta al-Rabia, puis Ibrahim Lafi, photojournaliste palestinien de la société de production Ain Media, avaient été tués dans la bande de Gaza, lors des premières heures de la réplique israélienne à l’agression des brigades al-Qassam, bras armé du Hamas. Le 10 octobre, le photojournaliste de l’agence de presse palestinienne Khabar Mohammed Soboh, le rédacteur en chef de la chaîne d’information palestinienne indépendante Al Khamissa Saïd al-Tawil, et le photojournaliste de ce même média Hisham al-Nawajha avaient trouvé la mort lors du bombardement de la tour Hajji à l’ouest de Gaza.

Mise à jour à 20 h 12 avec mentions des autres journalistes tués ces derniers jours.

Mise à jour samedi 14 octobre à 11 h 15 avec les excuses de l’armée israélienne sans reconnaître de responsabilité.

Mis à jour samedi 14 octobre à 14 h 09 avec le communiqué de l’armée libanaise.

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique