Sophia Aram sur l’attaque du Hamas en Israël : « Je trouve le silence des artistes désolant »

L’humoriste et chroniqueuse de France Inter lance un vrai coup de gueule contre le silence des artistes à la suite des attaques du Hamas en Israël.

Dans sa chronique du 9 octobre, l’humoriste de France Inter avait déjà vilipendé une partie de l’extrême gauche, qui refusait de qualifier « d’organisation terroriste » le Hamas. Istock/Marlene Awaad
Dans sa chronique du 9 octobre, l’humoriste de France Inter avait déjà vilipendé une partie de l’extrême gauche, qui refusait de qualifier « d’organisation terroriste » le Hamas. Istock/Marlene Awaad

    Cash et en colère. Sophia Aram ne mâche pas ses mots. Dans sa chronique du 9 octobre, déjà, l’humoriste de France Inter avait vilipendé une partie de l’extrême gauche, qui refusait de qualifier « d’organisation terroriste » le Hamas, à la suite des attaques contre Israël. La chroniqueuse, qui joue actuellement son spectacle « le Monde d’après » au studio des Champs-Elysées, nous partage son indignation quant à la frilosité dans la prise de parole de la part des acteurs de la culture.

    Que vous inspire le silence des artistes après l’attaque du Hamas en Israël ?

    SOPHIA ARAM. Je trouve ce silence désolant. Entendons-nous bien, personne n’est obligé de réagir à tout et de donner son avis sur tout. Il n’existe aucune obligation à la compassion. Mais quand on compte le nombre d’artistes prêt à s’indigner sur tout et n’importe quoi, à embrasser n’importe quelle cause débile et sauter sur n’importe quelle indignation, ce silence après le pogrom organisé et mis en œuvre samedi dernier par le Hamas en Israël est à vomir. Ce silence, on le connaît, c’est le même qu’au moment de la mort de Samuel Paty, d’Ozar Hatorah (attaque contre l’école juive de Toulouse en 2012) ou la tentative d’assassinat de Salman Rushdie. C’est un silence qui s’impose dès lors que l’islam politique et l’islam radical sont en jeu.



    Selon vous, pourquoi observe-t-on une telle frilosité à réagir de la part des acteurs du monde de la culture ?

    Il y a deux hypothèses. Soit ils ont peur, soit ils ménagent une partie de leur public. Je pense qu’il faut retenir les deux hypothèses. Ce sont de petits boutiquiers et des lâches. Ils ne s’engagent que sur des causes faciles et sans aucun danger ni aucun risque. Quel honneur y a-t-il à hurler sa « rebellitude » contre le « pouvoir » et à dénoncer une « dictature » imaginaire quand on n’est pas capable de désigner une organisation terroriste ?

    Ce silence vous choque-t-il ? Le comprenez-vous ?

    Il n’y a rien à comprendre, ni à excuser. C’est ce silence qui a tué la rédaction de Charlie Hebdo et Samuel Paty. Et quand personne ne prend ses responsabilités, ceux qui l’ouvrent se retrouvent souvent seuls, désignés et pris pour cibles par ceux qui s’achètent une bonne conscience à peu de frais. Il est temps de désigner clairement ceux qu’il faut combattre et de comprendre que l’on n’arrêtera pas l’islam politique et l’islam radical par le silence et l’évitement.