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"Aujourd'hui, de fait non": Jérôme Guedj ne se voit plus travailler avec Jean-Luc Mélenchon

Partisan de l'alliance des gauches, le socialiste juge que "le problème de la Nupes" se trouve dans "la ligne et la stratégie" défendues par le triple candidat à la présidentielle.

Une suite logique aux propos qu'il tient ces derniers jours. Le député socialiste Jérôme Guedj indique ce dimanche sur BFMTV qu'il ne se voit pas travailler avec Jean-Luc Mélenchon "aujourd'hui". L'élu de l'Essonne, anciennement proche du leader de LFI lorsque ce dernier était encore au parti au poing et à la rose, critique fortement la position de ce dernier depuis les attaques du Hamas - que La France insoumise refuse de qualifier d'organisation "terroriste".

Il s'était dit "dégoûté", tout en affirmant que la question de l'avenir du PS dans la Nupes, dont il est pourtant un fervent partisan, se "pose".

La stratégie sur la réforme des retraites critiquée

Jérôme Guedj souligne sur BFMTV que ce désaccord majeur fait suite à d'autres dissensions au sein de l'alliance. Le parlementaire prend deux exemples, pour mieux dénoncer, en creux, le poids prédominant de Jean-Luc Mélenchon dans la stratégie de la Nupes. Premier élément mis en avant: "la question de la réforme des retraites". "Notre stratégie d'opposition a été battue en brèche au dernier moment par [une] décision unilatérale", souligne-t-il.

Une référence à la prise de position de l'insoumis qui jugeait, à l'inverse de toutes les autres formations de la Nupes, qu'il valait mieux empêcher un vote sur l'article majeur du texte, consistant à reporter l'âge légal de départ à 64 ans. Jérôme Guedj cite également les émeutes intervenues au début de l'été en marge de la mort de Nahel, après un tir policier. Les insoumis avaient refusé d'appeler au calme, créant un malaise chez leurs partenaires de gauche.

La Nupes "c'est lui qui l'a créée, c'est lui qui la flingue"

Le député du PS dresse un constat sévère à propos du triple candidat à la présidentielle, plus d'un an après la création de la Nupes. "D'une certaine façon Jean-Luc Mélenchon avait de l'or entre les mains. Il avait la possibilité de participer à structurer un mouvement alternatif de gauche solide et robuste. ", rappelle celui qui fut son assistant parlementaire au Sénat.

Le tribun, fort de sa position de troisième homme fort de la présidentielle, avait écrasé le rapport de force avec ses partenaires de gauche, poussant ces derniers à l'union lors des élections législatives de l'an dernier. Une première depuis 1997 et la gauche plurielle.

Mais, aujourd'hui, "plusieurs des partenaires de la Nupes ont dit que ce n'était plus possible de continuer ainsi pour des raisons d'organisation et aussi des questions de fond", pointe Jérôme Guedj. Pour lui, "le problème de la Nupes" se trouve dans "la ligne et la stratégie" défendues par Jean-Luc Mélenchon.

L'alliance des gauches, "c'est lui qui l'a créée, c'est lui qui la flingue aujourd'hui", tacle-t-il. Les socialistes se prononceront sur leur avenir dans la Nupes ce mardi en conseil national. Les communistes, eux, ont déjà tranché en prenant leurs distances ce week-end.

Baptiste Farge