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« Tout professeur qui déclare “ne pas être raciste” est “dans le déni”, selon le nouveau règlement en vigueur dans des universités de Californie »

Les 61 000 professeurs des « community colleges » se voient sommés d’intégrer une perspective antiraciste dans leurs cours et d’identifier leurs préjugés en la matière, rapporte Corine Lesnes, correspondante du « Monde » à San Francisco, dans sa chronique.

Publié le 17 octobre 2023 à 15h00, modifié le 17 octobre 2023 à 19h27 Temps de Lecture 2 min.

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Les professeurs de Californie viennent de découvrir avec effroi le nouveau règlement édicté par les autorités universitaires en matière de « diversité, égalité et inclusion » (DEI) dans les community colleges, les universités publiques à cycle court. Il régit l’attitude à observer à l’égard des élèves, le contenu des cours, jusqu’à recommander une forme d’introspection, sinon d’autocritique, de la part du corps enseignant sur les questions de genre et de race. « Ce sont les sujets les plus contestés dans la société américaine actuelle et le gouvernement [de Californie] débarque et tranche autoritairement le débat », déplore l’avocat David Ortner, un spécialiste de la liberté d’expression.

Les community colleges sont au nombre de 116 en Californie – ils sont 1 200 aux Etats-Unis – et accueillent 1,9 million d’étudiants, ce qui en fait le plus grand système d’enseignement supérieur aux Etats-Unis par le nombre d’élèves. Quasi gratuits, ouverts à tous, ils représentent la porte d’entrée vers les études supérieures pour les jeunes issus de milieux défavorisés. Après deux ans, ceux-ci peuvent demander leur admission dans une université et obtenir licence ou master. En Californie, deux tiers des étudiants de ces collèges communautaires sont issus de minorités. La majorité des professeurs sont blancs.

Publié avant la rentrée par la chancellerie des colleges, le nouveau règlement impose aux 61 000 professeurs d’intégrer une perspective antiraciste dans leurs cours. Ils sont invités à « manifester une conscience constante et une reconnaissance des identités raciales, sociales et culturelles avec une compréhension de leur signification dans la création de structures d’oppression et de marginalisation ». Il leur est recommandé d’identifier leurs préjugés et le tort causé par leurs comportements. Selon le glossaire qui accompagne la circulaire, tout professeur qui déclare ne « pas être raciste » est « dans le déni ». Celui qui affirme pratiquer un enseignement au mérite ne fait que renforcer l’idéologie dominante. « Sous le couvert de standards, le mérite protège le privilège blanc. »

Plusieurs plaintes déposées

Dans un Etat comme la Californie, laboratoire du multiculturalisme, le concept de racisme structurel ne fait pas grand débat et, depuis 2020 et le mouvement Black Lives Matter, toutes les institutions ont révisé leurs approches pour inclure cet aspect. Bon gré mal gré, les professeurs ont appris à composer avec le pluriel they quand ils s’adressent à un étudiant plutôt que de choisir un pronom genré, comme « il » ou « elle ». L’identité de genre, explique le glossaire, est «  le sens intérieur qu’a une personne d’être un homme, une femme, les deux, entre les deux ou en dehors de la binarité de genre ».

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