Hôpital de Gaza : des « dizaines » de morts et non des « centaines », selon un responsable du renseignement européen

Un projectile est tombé sur un hôpital de la bande de Gaza mardi soir. Le Hamas a immédiatement accusé l’armée israélienne, qui a démenti, et affirmé que le bombardement avait fait près de 500 victimes.

Le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a de son côté fait état d’un bilan d’au moins 471 morts. AFP/Dawood NEMER
Le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a de son côté fait état d’un bilan d’au moins 471 morts. AFP/Dawood NEMER

    Le Hamas a-t-il surévalué le bilan du bombardement d’un hôpital mardi dans la bande de Gaza ? Le tir meurtrier, dont Israël et les mouvements armés palestiniens se rejettent la responsabilité, a fait « quelques dizaines de morts » et non des centaines, a affirmé mercredi un responsable d’un service de renseignement européen.

    Cet établissement de santé de la bande de Gaza a été touché par une frappe mardi soir. Le Hamas a immédiatement accusé l’armée israélienne qui pilonne quotidiennement l’enclave depuis le 7 octobre, affirmant que l’explosion avait fait entre 200 et 500 morts. Mercredi à mi-journée, le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, faisait état d’un bilan d’au moins 471 morts.



    « Il n’y a pas 200 voire 500 morts, mais plutôt quelques dizaines, probablement entre 10 et 50 », a affirmé cette source sous couvert de l’anonymat, qui estime par ailleurs qu’« Israël n’a probablement pas fait ça », d’après les « pistes sérieuses » de renseignement dont ses services disposent.

    Tsahal a démenti être à l’origine de la frappe et accusé l’organisation palestinienne du djihad islamique. Selon l’armée de l’État hébreu, il s’agirait d’une roquette de l’organisation tirée vers Israël qui aurait manqué sa cible. « Il y a pas mal de roquettes qui ont des incidents de tir », a confirmé mercredi soir ce haut responsable européen du renseignement.

    « L’hôpital avait probablement été évacué »

    « Le bâtiment n’a pas été détruit », a ajouté cette source européenne. Et « l’hôpital avait probablement été évacué précédemment, comme tout un tas d’hôpitaux situés dans le nord de Gaza », après l’injonction en ce sens de l’armée israélienne, a-t-il souligné, assurant par ailleurs qu’« aucun élément ne corrobore » le fait que des centaines de personnes se trouvaient sur le parking où a atterri la frappe.

    Les États-Unis ont invoqué mercredi leur propre renseignement pour soutenir, y compris par la voix de leur président Joe Biden, en visite en Israël, que l’État hébreu était hors de cause.

    « Nous continuons à rassembler des informations, mais notre position aujourd’hui, fondée sur l’analyse d’images aériennes, de communications interceptées et d’information en accès libre, est qu’Israël n’est pas responsable de l’explosion survenue à l’hôpital de Gaza », a déclaré Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, sur le réseau social X (ex-Twitter).