Européennes 2024 : le Rassemblement national progresse et domine le scrutin

Ainsi, avec 28 % d’intention de vote, le Rassemblement national creuse le fossé avec ses concurrents. [EPA-EFE/TERESA SUAREZ]

Le dernier sondage publié mardi (17 octobre) par l’IFOP confirme le duel entre la liste nationaliste de Jordan Bardella et celle pro-européenne du parti présidentiel, qui accuse un retard important sur son rival. 

Le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen et Jordan Bardella, qui conduira la liste, progresse fortement à huit mois des élections européennes de juin 2024. Dans ce sondage de l’IFOP pour Le Figaro, il gagne trois points par rapport au sondage précédent, d’août 2023, et de cinq points par rapport à son résultat de 2019.

Ainsi, avec 28 % d’intention de vote, le Rassemblement national creuse le fossé avec ses concurrents.

Alors qu’aux élections de 2019 le RN et le parti présidentiel (La République en Marche, devenu Renaissance) étaient au coude à coude, aujourd’hui l’écart est de huit points. Renaissance demeure malgré tout à la deuxième place.

Conforté par ce résultat, et compte tenu de la dégringolade de son allié Matteo Salvini en Italie, le RN pourrait prendre le leadership du groupe Identité et Démocratie (ID), qui réunit l’extrême droite eurosceptique au parlement européen.

À ce stade, ID n’apparaît cependant pas en mesure de participer à une majorité pour déterminer la politique de l’UE.

Pour le moment, les macronistes sont crédités de 20 % d’intentions de vote, en recul de deux points par rapport au dernier sondage et au résultat de 2019, indépendamment du choix de la tête de liste – ici sont testés Stéphane Séjourné et Thierry Breton. L’un avait conduit la liste en 2019 et préside le groupe Renew au Parlement européen, l’autre est commissaire européen sortant, chargé du Marché intérieur.

La droite conservatrice (Les Républicains, PPE) maintient son niveau, autour de 8 % d’intentions de vote.

Elle semble pour l’instant résister à l’apparition d’une deuxième liste d’extrême droite Reconquête !, le parti d’Eric Zemmour, menée par Marion Maréchal.

Malgré son offensive en matière d’immigration à l’occasion de la crise de Lampedusa, elle reste créditée de 6 % environ, à peine au-dessus du seuil de qualification (5 %). La liste du souverainiste Nicolas Dupont-Aignan ne semble pas en mesure franchir ce seuil (2 %).

Rééquilibrage à gauche

À gauche, trois partis sur quatre pourraient progresser par rapport à leurs résultats lors de la précédente élection. Les listes de La France insoumise (LFI, La gauche) menée par Manon Aubry et du Parti socialiste (allié à Place Publique), possiblement dirigée par l’eurodéputé sortant Raphaël Glucksmann, récoltent chacune 9 % des intentions de vote – contre environ 6 % en 2019.

Le Parti communiste français, qui n’avait obtenu aucun élu en 2019, se situe, avec 5 % des intentions de vote, pile sur le seuil de qualification. Il a bénéficié d’un regain de notoriété en raison de la candidature de Fabien Roussel à la présidentielle de 2022 et de ses prises de position parfois en décalage par rapport au reste de la gauche.

Après avoir été la première force politique à gauche en 2019 (13,5 %), la liste Europe Ecologie – Les Verts (EELV, Les Verts/ALE) menée par Marie Toussaint stagne à 8 % des intentions de vote, en recul par rapport au précédent sondage.

Ce possible résultat pour les écologistes s’inscrit dans la droite ligne d’un mouvement plus général observé à l’échelle de l’UE.

Les projections de notre partenaire Europe Elects à la fin de l’été faisaient état d’un effondrement des Verts, qui pourraient perdre un tiers de leurs députés à ce stade de la campagne, au profit des socialistes ou de la gauche radicale selon les pays.

En France, l’idée d’une alliance des partis de gauche au sein d’une seule et même liste est plus improbable que jamais. Non seulement le PCF, le PS et EELV ont validé le principe d’une liste autonome pour chacun d’entre eux, voire ont désigné leurs têtes de liste, mais les récentes polémiques et la suspension de la NUPES ont douché les derniers espoirs.

De manière générale, selon cette étude, les quatre principales listes de gauche (EELV, LFI, PS, PCF), totaliseraient un meilleur score en 2024 (31-32 %) qu’en 2019 (28,47 %).

Deuxième pays le plus peuplé du continent, la France envoie à Bruxelles 81 eurodéputés sur 720 au total.

Les communistes proposent une alliance alternative à la NUPES

Le parti de Fabien Roussel appelle à « un nouveau type d’union » des forces de gauche, après une semaine de polémique à propos de la réaction de La France insoumise à l’attaque du Hamas contre Israël, pendant que le reste de ses alliés s’interrogent toujours.

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